La Préhistoire à Guissény

Les découvertes archéologiques montrent que Guissény a connu un peuplement continu, remontant aux lointaines origines de la Préhistoire, du Paléolithique Supérieur, en passant par le Néolithique et l’âge des Métaux.

-  Le paléolithique (dans la baie de Tréssény) : Les plus vieux habitats connus sont des petits campements aménagés en bordure de côte, dans des abris naturels creusés par l’érosion dans les falaises. L’outillage comprend les premiers bifaces, outils soigneusement retouchés sur les deux côtés. Ces campements « acheuléens » peuvent remonter vers 300.000 av.J.C.

Le gisement de Tréissény est daté vers 80.000 ans. Les hommes de Tréissény ont installé leur campement sur le sable de la plage déjà abandonnée par le fait de la régression marine, profitant de l’abri relatif procuré par les blocs granitiques (les « Barrachou »). C’est une simple halte de chasse.

La grotte du Dibennou a été explorée en 1879 par le docteur Marion : « cette grotte contenait des cendres, une hache de pierre polie, des os incomplètement brûlés et deux mâchoires inférieures avec des vertèbres, des ossements humains et de mamifères ». On y trouva aussi une poterie brune et une broche en porphyre.

-  Le néolithique (sur le site du Curnic) : C’est l’époque des mégalithes : menhirs, alignements, dolmens, tumulus, cairns, allées couvertes. Or il n’existe pas de mégalithes sur le territoire de la commune, contrairement aux communes voisines : "ont-ils été détruits ? Subsistent-ils couchés parmi les roches parsemant les landes ou enfouis sous la terre ? ".

Les habitats du néolithique sont rares mais on a trouvé quelques traces de trous de poteaux de maisons en bois sur le site du Curnic. Cet habitat se trouve sur la plage au niveau moyen des marées, ne se découvrant qu’à marée basse, installé sur un sol d’argile fine recouverte par une tourbière. Des juxtapositions plus ou moins régulières de pierres brûlées constituent les vestiges de foyers où des charbons de bois ont été recueillis (datés d’environ 4.800). On a trouvé aussi des haches polies, des pointes de flèches, de la poterie du 4e millénaire.

Une allée couverte existe sur la rive kerlouanaise de la baie de Tréissény, au Lerret. D’une longueur totale de 15 mètres, elle se trouve sur la plage, en partie dans le lit du Quillimadec et recouverte par les marées.

  • La protohistoire (âge des métaux) :

. L’âge du bronze : 3 tumulus ont été explorés à Kergoniou en 1881 et d’autres ont été trouvés à Kériber, Keriouguel, Kerilis, Kervezel et Ranhir. Ensuite, ces tumulus ont été remplacés par des incinérations en urnes, regroupées en cimetières. C’est en bordure des côtes que les restes d’habitats sont les plus nombreux. La fabrication du sel marin apparaît à cette époque : le gisement côtier du Curnic en a fourni des traces.

. L’âge du fer : cette période voit apparaître la construction de camps retranchés sur les collines et l’installation d’habitats de refuge sur des pitons rocheux. Les plus vieux souterrains remontent aussi à cette époque, comme celui de Kériouguel ou celui de Ranhir. Sur la plage de La Croix a été retrouvé un petit cimetière gaulois avec urne cinéraire (La Tène, vers 500 av.J.C.).

C’est aussi l’époque des stèles : Ranhir, Lavengat, Saint-Gildas, Kériber (voir l’article dans la rubrique patrimoine)

Le site de Toullouarn montre l’existence d’un village assez important de l’âge du fer. La carrière a décapé à flanc de coteau des fossés à section triangulaire profonds, parallèles aux courbes de niveau, sur une assez grand surface. Des fosses, des pierres utilisées, meules et molettes, foyers avec charbon de bois, tessons de poterie… témoignent des activités domestiques. Certains enclos sont associés à des chambres souterraines, annexes de la maison d’habitation.