Les trois monuments aux morts de Guissény

  • 1) Le monument officiel communal (à l’extrémité nord-est du cimetière) :

    C’est en 1921 que la municipalité de Guissény entreprend d’ériger un monument au mort. Le 9 février 1921, le Conseil municipal propose « qu’il sera utile pour se souvenir des morts pour la Patrie la construction d’un monument aux morts pour la Patrie ». Une commission est formée, « destinée à désigner l’emplacement de ce monument » : elle est composée de M. le Maire (Jean Louis Berthou), Le Menn Yves, Abiven François, Le Hir Jean-Baptiste, Cabon Jean-François. Le 10 avril 1921, le Conseil municipal vote « un crédit de 5.465 Francs pour l’érection d’un monument aux morts pour la Patrie » : il décide de faire reporter sur l’exercice 1921 le crédit voté en 1920 (article 34 du budget additionnel) et « charge Monsieur le Maire de faire les démarches nécessaires pour faire agréer par Monsieur le Président de la République le projet d’érection d’un monument aux morts pour la Patrie ». La commune fait une demande de subvention à l’Etat pour l’aider à financer la construction du monument mais se rend compte que les démarches administratives vont durer longtemps. Aussi le Conseil municipal décide que la Commune doit être capable de s’occuper toute seule du souvenir de ses morts et obtenir ainsi un résultat plus rapide. Le 1er mai 1921, M. le Maire fait savoir au Conseil municipal que le Préfet du Finistère lui a demandé de « bien vouloir appuyer sa demande de crédit du plan du monument, du devis, du traité de gré à gré et d’une délibération, en double expédition, du Conseil municipal approuvant les plans et devis et autorisant le Maire à traiter de gré à gré pour l’exécution des travaux ». Le Conseil municipal, après en avoir délibéré et après avoir entendu les membres de la commission chargée de l’érection du monument, « . considérant que le monument projeté revêt à la fois un caractère patriotique et religieux et contribuera ainsi à perpétuer dans la commune, si cruellement éprouvée par la guerre, l’union sacrée ; . considérant que la pose du sus-dit monument se fera dans une date très prochaine et qu’il importe en conséquence de voter dès que possible les crédits nécessaires pour son érection ; . considérant d’autre part que la commune de Guissény se doit d’élever un monument digne de perpétuer le souvenir de ses enfants morts pour la France, sans recourir aux subsides de l’Etat, déjà si grevé ; Décide : 1°) de maintenir le crédit de 5.465 Francs voté à la séance du 10 avril 1921 ; 2°) de voter le supplément de crédit de 5.000 Francs, nécessité par la hausse du prix des matériaux ; 3°) d’inviter à l’inauguration du monument aux morts pour la patrie les représentants de la République et de l’armée française, soit : M.M. le sous-préfet de Brest et le Préfet du 2e arrondissement maritime ainsi que les Parlementaires ci-dessous désignés : M.M. Inizan, Balanant, Jadé, Simon, ainsi que Monsieur l’abbé Madec, ancien aumônier militaire, chevalier de la Légion d’Honneur, recteur de Goulven. Le Conseil émet le vœu que les crédits ci-dessus indiqués, soient approuvés dans le plus bref délai par l’autorité préfectorale ». [Ce dernier vœu est exaucé puisque l’autorisation du Préfet du Finistère pour le vote d’un crédit de 10.465 Francs est datée du 21 mai 1921].

Le monument aux morts est donc construit rapidement à partir de ces décisions du mois de mai puisqu’il est inauguré le 10 juillet 1921 selon l’article du journal « La Dépêche de Brest » : "Dimanche 10 juillet 1921 a été inauguré le monument élevé par la commune à ses enfants morts pour la France au cours de la guerre. Ce beau monument, d’un très bel effet artistique, dû à l’habile sculpteur landernéen M. Donnart, s’élève à l’entrée du cimetière communal, et porte, gravés en lettres d’or, les noms et prénoms de chaque disparu. A 9h45, le cortège, composé des pupilles de la nation, de délégations d’écoliers et d’anciens combattants, des fonctionnaires, du conseil municipal et d’une foule considérable, ayant à sa tête MM. Berthou, maire ; Le Menn et Squiban, adjoints ; MM. Inizan, député ; de Kerdrel, conseiller général, et Abjean, conseiller d’arrondissement, rehaussant la cérémonie de leur présence, se rendit à l’église qui, quoique vaste, se trouva trop petite pour recevoir la foule venue pour honorer ses héros. A midi, un banquet des mieux servis réunit à l’hôtel Grignoux la municipalité, ses invités et nombre de souscripteurs. Au champagne, M. Inizan prononça un discours des plus applaudis. A 17 heures, précédées d’un émouvant sermon patriotique de M. l’abbé Madec, recteur de Goulven et ancien aumônier du 2e colonial, sermon qui fit couler bien des larmes, eurent lieu l’inauguration et la bénédiction du monument. M. Simon, recteur, fit l’appel des 104 glorieuses victimes de la commune, puis M. Inizan, dans un discours, en langue bretonne, exalta la bravoure et l’héroïsme du poilu français et particulièrement du soldat breton. La cérémonie se termina par un poème de circonstance, récité par une gentille fillette. Une nombreuse délégation de la section locale des médaillés militaires avait dans l’après-midi, déposé une magnifique couronne sur le monument ».

Le monument a été érigé à l’extrémité Est du cimetière en bordure du mur de l’enclos, près de l’entrée fermée à l’époque par une grille. La croix qui surmonte le monument est tournée vers le Nord, du côté de la rue principale du bourg. Aux premières plaques portant les noms des victimes de la guerre de 1914-1918, sont venues ensuite se rajouter celles des victimes de la guerre 1939-1945, puis celles de la guerre d’Indochine et enfin celles de la guerre d’Algérie. Le 7 janvier 1964, M. le maire porte à la connaissance du Conseil Municipal que "les noms des morts pour la France pendant la guerre d’Indochine et pendant le maintien de l’ordre en Algérie, ne sont pas inscrits sur le monument". Le conseil vote une somme de 3.000 francs pour effectuer les travaux. En janvier 1964, le Conseil municipal décide de travaux de remise en état du monument. Il est orienté désormais est-ouest et non plus nord-sud ; l’entrée de l’enclos est bien ouverte, dégageant devant le monument un espace pour les cérémonies de commémoration, notamment le 8 mai et le 11 novembre.

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  • 2) Le monument religieux (dans le porche nord de l’église paroissiale) :

. un monument pour les victimes de la Première Guerre mondiale :

. un monument pour les victimes de la Seconde Guerre mondiale :

Le monument du porche de l’église a été réalisé à l’initiative de l’Abbé Lespagnol, recteur de la paroisse et résistant pendant la guerre, par M. Fressinet, architecte, et M. Ruz, marbrier. Les victimes de la Seconde Guerre mondiale y sont présentées avec les noms, les dates et les photos. En face se trouve les plaques des victimes de la Première Guerre mondiale. Ces Guisséniens, morts pour la France, sont placées de chaque côté de la statue de Saint Sezny qui est située au dessus de la porte d’entrée de l’église.

La statue est surmontée de l’inscription en Français : « A nos glorieux morts », tandis que les deux monuments aux morts sont surmontés d’une inscription en breton pour la Première Guerre :"Pedomp evit ar re a zo maro evidomp" ("Prions pour ceux qui sont morts pour nous") et en latin pour la seconde Guerre : "In memoriam erunt semper" ("Ils seront toujours dans notre mémoire").

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  • 3) Le monument de l’ancien collège Skol-an-Aod (anciens professeurs et élèves victimes de la Seconde Guerre Mondiale) :

Le troisième monument aux morts de la commune concerne les anciens professeurs et élèves du collège Skol an Aod qui sont morts pour la France lors de la Seconde Guerre mondiale : « Requiescant in pace » (« Qu’ils reposent en paix »). Suite à la fermeture du collège et à la vente d’une partie des bâtiments à une société privée, ce monument est désormais placé sur le front de mer, au bord de la baie de Tressény, et a été inauguré sur son nouvel emplacement lors ces cérémonies commémoratives du 8 mai 2008.

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Ce mémorial virtuel propose ainsi :

  • une présentation des monuments aux morts de la commune
  • une présentation des victimes des guerres napoléoniennes (1805-1815)
  • une présentation des victimes des guerres du XIXe siècle (1815-1895) : expéditions de Napoléon III et conquêtes coloniales
  • une présentation des victimes de la Première Guerre Mondiale (1914-1918)
  • une présentation des victimes de la Seconde Guerre Mondiale (1939-1945)
  • une présentation des victimes de la Guerre d’Indochine (1946-1954)
  • une présentation des victimes des combats d’A.F.N. (1952-1962)

(voir les articles suivants)