La diversité des manoirs

La diversité des manoirs de Guissény

  • Le mot « manoir » désigne soit une seigneurie, soit l’édifice lui-même (du latin « manere » = demeurer, ou du celtique / bas-breton « maner » = maison de noblesse). La notion de manoir est également associée au caractère noble de la terre : juridiquement c’est une terre qui bénéficie de l’exemption fiscale. C’est également une unité économique, associant le domaine et la terre qui assurent la subsistance du seigneur. Le nombre de manoirs augmente dans les paroisses du Léon entre le XVe et le XVIe siècle. La création de nouveaux manoirs est soumise à la volonté du Duc de Bretagne qui cherche à s’appuyer sur un réseau de clientèle de vassaux fidèles et loyaux en multipliant les anoblissements. L’essor de l’administration ducale favorise l’ascension sociale de roturiers qui cherchent à utiliser leur fortune pour acquérir des terres nobles et entrer dans la noblesse. Le mot manoir finit par ne plus désigner que la demeure et beaucoup de petits domaines nobles sont réduits à la maison et son pourpris. Les nouveaux manoirs du XVIe siècle sont le plus souvent des « sieuries », des manoirs sans droit de justice et même des manoirs affermés à des paysans.
  • Le mouvement de construction ou de rénovation des manoirs avait déjà été amorcé au XVe siècle ; le calme qui suivit la Guerre d’Indépendance de la Bretagne ouvrit une période de prospérité, favorable à la construction de nouveaux édifices. Certains bâtiments gardent toutefois des éléments défensifs (meurtrières, murailles, portail fortifié,…pas seulement décoratifs). La majorité des manoirs n’existe plus en tant que tel. Si quelques-uns ont pu être rénovés, la plupart ont été transformés en bâtiment de ferme ou sont en ruine. Certains subsistent par quelques pierres dispersées dans les bâtiments de ferme du village. Plusieurs événements historiques sont aussi la cause de la disparition de ces manoirs : la Guerre de la Ligue par exemple, l’abandon des exploitations par des petits propriétaires ruinés,… Un grand nombre de manoirs a disparu entre le XIXe siècle et nos jours.
  • Le choix du lieu de construction du manoir s’appuie sur une situation géographique intéressante : sur le plateau, sur une hauteur ou à flanc de coteau, et à une certaine distance du centre paroissial. Il est également lié à l’existence d’un certain nombre de facteurs locaux : . la proximité de l’eau (ruisseau ou source). La présence d’un cours d’eau permet d’installer un moulin, privilège seigneurial (banalité) ; . la qualité des terres agricoles : le domaine seigneurial est d’abord une exploitation agricole dont les récoltes servent à nourrir le seigneur et à lui procurer des revenus pour pouvoir vivre noblement. . la proximité de voies de communication (« grants chemins ») et d’un bois (« haulte fustaye » : futaie signe de puissance nobiliaire) : matériau de construction et bois de chauffage mais aussi lieu de chasse.
  • Beaucoup de noms de manoirs commencent par le préfix « Ker », issu du vieux breton « caer », équivalent du latin « castrum » (un lieu retranché). Au XIIe siècle, le préfixe « ker » prend le sens de « lieu habité et cultivé » : il désigne une unité d’exploitation agricole. Le manoir, composé de la demeure seigneuriale et des terres agricoles, peut comprendre aussi un certain nombre de dépendances selon l’importance du domaine et le rang du propriétaire. De longues « rabines » mènent au logis seigneurial dont la façade est décorée d’une porte principale surmontée d’un arc brisé portant les armoiries de la famille, des fenêtres à meneaux, des lucarnes… Un escalier de pierre orne l’intérieur, placée dans une tour ronde ou carrée extérieure. Des « jardrins », « courtilz » et « vergiers » à proximité de la demeure, parfois délimités par un mur d’enceinte, fournissent les légumes et les fruits pour la consommation de la famille noble. Les manoirs les plus importants possédaient également un colombier, un four banal et un moulin banal, une chapelle privée.

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Les manoirs de Guissény sont cités dans les registres d’état-civil (baptêmes et décès) :

. Le manoir de BEAUREGARD, à Brandaouez (1675)

. Le manoir de BRAMOULLAY (1675) ou BRAMOULLE : en 1536, une métairie noble à BRECHMOLLEAU, propriété d’Olivier LE MOENNE ; un aveu de 1541, une maison et lieu noble à BRAMOULLE, propriété de Tanguy LE MOYNE.

. Le manoir de BRENDAOUEZ, ou « Hostel du presbytère » (1779)

. Le manoir de CASTEL-AL-LEZ (1713 - 1777) : une « maison noble » à Castel-al-Lais en 1536. Un aveu de 1680 décrit : « un manoir avec une court close dans laquelle il y a aplacement de chapelle, deux autres courtils appellés l’un Liortz an Castel ou il y a aplacement de vieux chasteau et l’autre Liortz an Grange ».

. Le manoir du HELLEZ - KERGONIOU (1669 - 1777), sous le fief de Penmarc’h : en 1531, Jeanne de Keraldanet, dame du HELLEZ, épouse Guillaume de GOUZILLON, sieur de Kergoniou (en Lesneven). Une chapelle proche du manoir : Saint Jean du Hellez.

. Le manoir de KERBIQUET (1674)

. Le manoir de KERESPERN (1671 - 1782) : il est cité dans des aveux de 1520, 1541, 1562. Aveu de 1541 : « aultre parch sittué entre ledict chemyn passant par devant ladicte porte dudict masnoir, le ruisseau dévalant dudict masnoir et autre chemyn mesnant de Guicsény à Lesneven ». Au XVIe siècle, le manoir appartient à la famille LE MOYNE qui le vend ensuite aux seigneurs de KERVEN.

. Le manoir de KERGOFF (1821 - 1822) : propriété de la famille HENRY au XVIIIe siècle.

. Le manoir de KERHORNAOUEN (1780 - 1821)

. Le manoir de KERIBER (1678 - 1824) : un aveu de 1488 pour l’héritage de Salomon de KERIBER, puis le manoir passe à la famille RANNOU (de Ploudalmézeau) et ensuite à la famille de SANSAY. Un aveu de 1520 : « Le manoir de Keriber o ses jardrins, vergiers, porte, boys, guareine, columbier, issues, franchises et largisses, ainsi qu’il est cerné de murs, mazières et fosses, situé entre les chemyns qui viennent de Guicsezny à Lesneven d’un côté, et ung aultre chemin qui conduict du villaige de Kerderch audict lieu de Lesneven d’aultre. Item le moulin dudict manoir de Keriber o ses buron, estang, bie, reffoul, issues, franchises et largisses, avecques le fenyer dudict manoir estant au dessoubz dudict manoir, moulin comme sont situez entre le chemin estant entre les clostures dudict manoir et ledit fenyer d’une part, et terres appartenances du manoir du Rest, d’aultre ».

. Le manoir de KERIJAN (1676 - 1782) : Kerrigean ou Kerrigent, un hostel - manoir, propriété de Jean PILGUEN au XVe siècle. En 1536, une maison noble à Kerdyjan, propriété d’Olivier ABALLERAN.

. Le manoir de KERISQUIN (1782 - 1783) - aujourd’hui, en Saint-Frégant.

. Le manoir de KERLEAC’H (1779 - 1849) - un aveu de 1520

. Le manoir de KERSULEC (1779 - 1784) : en 1536, une maison noble propriété de Goulfen KERGUEN ; un aveu de 1541. En 1680 : « …sa chapelle batye de pierre de taille a l’entrée de la rabine proche de la grande porte de la dicte pré… court, coulombier a présent ruiné sittué au milieu du grand clos qui sera cy apprès déclaré… ». En 1683 (Régaires de Quemenet-Ily), un manoir noble QUERSULEC, propriété de Messire François de QUERVEN, sieur de QUERSULEC.

. Le manoir de KERVEZENNEC ( 1823 - 1829) : au XVe siècle, un manoir propriété d’Alain de TREFFILI et en 1536 une maison noble propriété du sieur de KERUYLO.

. Le manoir de KERVOLAN (1743 - 1781)

. Le manoir de LA VIGNE (1683 - 1739) : au XVe siècle, le QUINIEC ; en 1536, une maison noble propriété de Salomon du QUINQUIS ; un aveu de 1541.

. Le manoir de LANVENGAT (1781) : en 1421, un hostel propriété d’Hervé QUERE ; en 1475, un hostel propriété de Jean GUIOMARCH ; puis une maison noble (en 1536), un manoir (1541) propriété de Guillaume de POULPRY. En 1680 : « Le lieu, manoir et maison noble de Lavengat… ayant ses maisons, cuisine, salle, chambres, greniers, escuries, creiches, maisons à four, grange, burons, chapelle, le tout couvert d’ardoise et de genetz, droitct de colombier, mazières, murailles, perrières, court close et desclose, puis, bois de décoration ». . Le manoir de LESSINQUET (1788)

On peut rajouter à cette première liste un certain nombre d’autres manoirs qui sont cités dans d’autres documents anciens :

. Le manoir de GOULETKER : un aveu de 1524 parle d’un manoir - hostel. Un texte de 1680 : « … Item au mesme terrouer de Goueletquear un aplacement et vieilles vestiges et masures d’une chapelle a presant ruinée et les murailles à fleur de terre jasdis désidée sous l’invocation de Sainct Bellec érigée en son nom… a costé du grand chemin conduisant dudit lieu noble de Goueletquear à la rive de la mer et il se void encore a présent qu’il y a eu un chœur séparé de la grande neffe ayant ses estandues et issues en dehors avec la fontaine vulgarisée pareillement la croix et fontaine de Sainct Bellec ». Au XVIe siècle, les seigneurs sont de la famille du POULMIC.

. Le manoir de KERAMPS : un manoir appartenant au sieur de KERMAON au XVe siècle. Un aveu de 1541 : le manoir avec « courtill, aere, yssues et franchisses ».

. Le manoir de KERRIOUGUEL au XVIe siècle, dépendance du manoir de Kériber. Aveu de 1520 : « Le manoir dudict seigneur de Keriber nommé Keriaquell o ses portes, jardrins, courtilz, aire, burons, pres, clostures, issues, franchises et largisses, ainsi qu’ils sont situez en la paroisse de Ploesezny, cerné de fosses et de mazières entre le grand chemyn qui vient dudict lieu de Guicsezny à Lesneven d’un costé, et unqu’aultre chemyn qui conduict dudict villaige de Kerderch audict lieu de Lesneven d’aultre, et fesant d’un bout sur l’aultre grant chemyn illecques, et l’autre bout sur le ruysseau qui descend de Tuon-an-Frout au manoir de Kerespern d’aultre ».

. Le manoir de KERVELLERE : au XVe siècle, à KERGUELLERE, un « hostel qui n’est manoir, ne applacement de manoir », propriété de Jean KERGUEN ; en 1683, à QUERVILLERE, un manoir noble propriété de Messire François de QUERVEN, sieur de QUERSULEC.

. Le manoir de KERVEZEL ou KERGUEZEL, fief de l’Evêque : un manoir au XVe siècle propriété de Yvon FERANT. En 1536, une maison noble dont le propriétaire est « un gentilhomme duquel ne savent le nom ».

. Le manoir de LEVEDERN : aveu de 1476, manoir propriété de Tanguy PILGUERN et aveu de 1557, manoir propriété de Guillaume PILGUERN et M. KERGRALL. Dans l’aveu de 1476 : « Savoir est le manoir de Levedern avec ses porte, jardrins, vergiers, boys, moulin, issures, relaix, largisses et franchises sittué en la parroisse de Ploesizny ».

. Le manoir de MESCAM ou MESCAMP : en 1536, un manoir propriété d’Hervé MESCAM. Aveu de 1541.

. Le manoir de TERROHANT : au XVe siècle, à TREROHAN, un hostel propriété de Alain de KEROUARTZ et un hostel propriété de Jean KERGUEN ; en 1536 et aveu de 1541, à MEZ-TREROHANT, une maison noble propriété de Goulfen KERGUEN.

. Le manoir de TREOURON ou TREGOURON : au XVe siècle, un manoir propriété du sieur de COETIVY. Aveu de 1541.

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Sources :

  • Archives de Guissény.
  • Isabelle PARC, « Les manoirs du pays des Abers aux XVè et XVIè siècles (communes de Guissény, Landéda, Lannilis, Plouguerneau, Saint-Frégant », mémoire de Maîtrise, Brest, 1996).
  • Yvon GAC, « Guissény, histoire d’une commune au cœur du pays pagan », Spered Bro Gwiseni, imprimerie CLOITRE, Saint-Thonan, 2000.

Le manoir de Beauregard (Brendaouez)

Le manoir de Beauregard à Brendaouez et la famille Lescop

  • Gabriel LESCOP le Vieil. . né vers 1595 . sieur, honorable homme . décédé le 27 novembre 1675 au manoir de Beauregard, à 80 ans. . marié à Marguerite LEOST (ou LAOUST) . enfants : . Gabriel . René, décédé le 3 mai 1680 à Kéroulidic, marié à Louyse FILY
  • Gabriel LESCOP . né vers 1635 à Plouider . marié vers 1660 à Jeanne CASTEL, née vers 1637 à Plouider et décédée le 31 décembre 1697 à Guissény. . enfants nés à Guissény : . Jeanne, née le 25 mars 1666 (parrain : Charles Henry, honorable marchand) . François, né le 11 octobre 1667 . Claude, né le 27 novembre 1669
  • François LESCOP . né le 11 octobre 1667 à Guissény, fils de Gabriel et Jeanne Castel. . marchand, résidant au manoir de Beauregard, sieur de Kereval (en 1695), sieur de Beauregard (1701) . décédé le 16 janvier 1737 à Guissény . marié le 22 février 1686 à Guissény à Marie PARLOUER (JAFFREZ), née en septembre 1664 à Guissény et décédée le 11 avril 1700 à Guissény. . enfants nés à Guissény : . René, né le 23 janvier 1697, prêtre, bachelier, recteur de Taulé, chanoine de Lesneven et décédé le 5 avril 1748 . Charles, né le 19 février 1688 et décédé le 22 février 1688 . Françoise, née le 23 février 1689 . Honorée, née le 7 mars 1691 . Guillaume, né le 30 juillet 1692, prêtre, vicaire de Savenay (Evêché de Nantes) et décédé le 26 mars 1748. . Marie Jeanne, née le 2 janvier 1695 et décédée le 13 janvier 1695 à Brendaouez . Margueritte, née le 4 juillet 1696 . Gabriel, né le 28 décembre 1697, prêtre, vicaire de Morzail (Evêché de Nantes) et décédé le 24 juillet 1747 (Missire)

. remarié le 20 juin 1701 à Lanhouarneau à Marie DERRIEN, née à Saint-Vougay, fille de François Derrien et Françoise Le Guen.

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. Un aveu du 10 février 1740, auprès de l’étude de Me Joseph Marie Brichet, notaire royal à Lesneven : 1- René LESCOP prêtre chanoine de Lesneven, 2- de Guillaume LESCOP prêtre vicaire de Savenay évêché de Nantes, 3-Gabriel LESCOP vicaire de Morzail évêché de Nantes, 4- HM Jean LOTRIAN mari de Françoise LESCOP du manoir de Kerillas à Plouguerneau, 5- Honorée LESCOP veuve de Vincent PERROT du manoir de Beauregard à Guissény, . tous frères et sœurs, héritiers de François LESCOP, père décédé en janvier 1737, et de Marie PARLOUER, mère décédée en 1700.

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  • Le 1er décembre 1740, l’émancipation de Marie-Françoise 18 ans1/2, Vincent 17 ans 11 mois, Yves13 ans 4 mois, mineurs de + Vincent PERROT et de + Honorée LESCOP. Paternel : René PERROT prêtre curé de la Roche-Maurice, Yves PAUGAM cousin du père de Quicquelleau, François CALVEZ oncle sieur de Keredou de Lanarvily, Guillaume LE GENDRE cousin des mineurs de Gorrequer à Lannilis, écuyer Claude De COATALEM veuf d’Anne ABJAN oncle de Lesneven, Claude TANGUY de Kervezel à Guissény, maternel : René LESCOP prêtre bachelier frère de la mère, François LESCOP cousin germain de Beauregard à Guissény, Jean LOTTRIAN mari de Françoise LESCOP sœur de la mère de Kerillas à Plouguerneau, Michel LESCOP cousin de Bramoullé à Guissény, Jean ABERNOT mari de Marie LESCOP de Beauregard et Yves Joseph INIZAN ,1/3 bourg de Brendouez à Guissény.

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  • Claude LESCOP . né le 27 novembre 1669 à Guissény, fils de Gabriel et Jeanne Castel. . marchand, honorable homme . décédé le 24 janvier 1732 à Guissény . marié le 23 janvier 1696 à Plouider à Marguerite FILY, née le 31 juillet 1678 à Ploudaniel et décédée le 16 mai 1747 à Guissény, fille de Guillaume et Jeanne Soutre. . enfants nés à Guissény : . Jeanne, née le 6 février 1697 et décédée le 31 août 1698 . Guillaume, né le 12 avril 1699 et décédé le 26 juillet 1718, écolier . Jan, né le 15 septembre 1701 . François Pierre, né le 29 mars 1703 - Michel, né le 22 octobre 1706 . Françoise, née le 26 mars 1709 et décédé le 5 mars 1721 . René, né le 14 novembre 1711 . Hervé Claude, né le 30 décembre 1713 et décédé le 10 janvier 1714 . Guillaume, né le 14 juin 1716 et décédé le 17 juin 1718 . Yves, né le 28 juillet 1719 (frère du tiers ordre de Saint-François) . Gabriel, né le 1er octobre 1720 . Marie, née le 17 juillet 1723 et décédée le 13 juillet 1754, mariée le 13 octobre 1739 à Guissény à Jean ABERNOT, notaire royal, originaire de Tréménech.
  • François Pierre LESCOP . né le 29 mars 1703 à Guissény, fils de Claude et Marguerite Fily . décédé le 20 septembre 1746 à Guissény. . marié le 11 février 1727 à Guissény à Marguerite SIMON, née le 2 août 1708 à Kerlouan, fille de Gabriel Simon et Jeanne Le Verne. . enfants nés à Guissény : . Claude (garçon), né le 21 juillet 1728 . Marguerite, née le 27 juillet 1730 et décédée le 28 août 1730 . Honnorée, née le 2 octobre 1731 et décédée le 8 mai 1732 . Jean Marie, né le 13 décembre 1733 . Michel, né le 24 janvier 1737 et décédé le 24 mars 1737 . Yves, né le 20 mai 1738 . Gabriel, né le 28 novembre 1740 et décédé le 5 septembre 1741 . Marie, née le 13 août 1742 et décédée le 17 juin 1746 . Anonyme, né et décédé le 12 juin 1744 . Joseph, né le 6 juin 1745 et décédé le 19 avril 1747.
  • Yves LESCOP . né le 20 mai 1738 à Guissény, fils de François et Marguerite Simon . notaire royal . décédé le 11 novembre 1776 à Bourg-Blanc . marié le 8 novembre 1763 à Guissény à Honnorée LE JUMEAU, née à Guissény et décédée le 24 janvier 1808 à l’hospice civil de Brest, fille de Louis-Marie Le Jumeau, écuyer, sieur de Lavante, et Marie Olive Le Bot (remariée le 16 août 1780 à Bourg-Blanc à Hervé Le Loaëc) . enfant nés à Guissény : Marie-Louise, née le 16 décembre 1764. . enfants nés à Bourg-Blanc : . Yves Marie, né le 4 janvier 1767 . Laurent Marie, né en 1769 . Joseph Marie, né le 26 mai 1771 . Marie Françoise, née le 2 janvier 1776

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  • Un membre de la famille a défrayé la chronique dans la ville de LESNEVEN : René LESCOP, né le 23 janvier 1697, prêtre, bachelier en théologie, recteur de Taulé, chanoine de Lesneven et décédé le 5 avril 1748, obtient le 12 juillet 1731 du Chapitre des Chanoines de Lesneven, dont il est l’un des membres, la moitié de la maison prébendale, à raison de 100 livres par an. Mais ce sieur LESCOP ne semble pas avoir été un chanoine d’une régularité bien exemplaire. « En 1729, le Chapitre est unanime à le « modérer » pour deux mois, en raison d’absences trop fréquentes, et à se plaindre que ledit LESCOP ait brigué et capté l’annate et cure d’office de Kernouez, à l’insu du Collège ; aussi se réserve-t-on de le pointer comme il conviendra, attendu l’incompatibilité des deux bénéfices qui, tous deux, exigent résidence et présence actuelle. En 1730, pour absences fréquentes et presque journalières du sieur LESCOP, on le pointe encore pour deux mois. En 1742, les chanoines portent à 120 livres le prix de location imposé au sieur LESCOP, lequel accepte en principe, sauf à chercher ensuite des compensations. En effet, le 21 juillet 1744, les chanoines se plaignent que leur collègue affecte de ne pas assister à leurs offices, n’acquitte pas les messes portées par la fondation de la collégiale, sous prétexte que le loyer, qu’il ne paie pas d’ailleurs depuis deux ans, excède les revenus de sa prébende dont, à l’entendre, il n’aurait même rien perçu depuis douze ans  ».

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- Sources : . Archives de Guissény : registres paroissiaux . Bulletin diocésain d’histoire et d’archéologie : notice sur Lesneven. . Photos de Pierre LEPEE

Le manoir de KERBIQUET

Le manoir de KERBIQUET

Ni la carte d’aujourd’hui, ni le cadastre napoléonien ne signalent l’existence du manoir de Kerbiquet qui apparaît pourtant dans les archives, notamment les archives notariées et certaines indications permettent de le localiser à l’extrémité ouest du bourg de Guissény.

Plan du manoir
manoir

Le manoir était à l’origine dans la famille du Poulpry : Michel du Poulpry était seigneur de Kerbiquet ; « l’héritière nommée Marie du Poulpry fut mariée en la maison de Ranvelin ».

Le 28 septembre 1674, Jean HENRY, époux de Marie Grall, décède au manoir de Kerbiquet à l’âge de 52 ans (en présence de son frère Charles, de son fils Charles, de ses filles Marie et Catherine et de ses gendres Guillaume Abiven et René Lisac).

C’est son frère Charles HENRY, époux de Gabrielle Floc’h, qui s’installe au manoir de Kergoff (ou Kerangoff), également dans le bourg de Guissény, à la fin du XVIIe siècle.

Escalier intérieur

En 1685, un « Mémoire des tombes par relation de Guénollé Bourchis qui inume ordinairement le corps dans cette église » : « dans le cœur hors du sanctuaire… au second rang du mesme costé le bancq de Mr Kergoniou, 3 tombes apartenant à Mr Kersulec jusques au banc de Kerbiquet ».

Le rôle des capitations de 1742 pour la paroisse de Guissény indique une somme de 12 livres pour « le sieur Kerbiquet Chauvel » du bourg.

Cadastre napoléonien

Un aveu du 24 juillet 1752, dressé à la suite du décès, en 1750, de François CHAUVEL, sieur de KERBIQUET, présente un descriptif précis du manoir : « Au bourg paroissial de Guissény, le manoir noble de Kerbiquet consistant dans un grand corps de logis, cuisine et dépendances, derrière ycelle séparé en deux par une cloison, dont y jointe… de Chambres, tant hautes que basses. Le dit manoir couvert d’ardoises… Porte cochère sur icelle, et autre porte, pour servitude, délaissée. Les autres maisons à four, écurie, au bout, couverte, à présent, de glebs dont les murailles sont percées, du côté de la cour close, de trous à pigeons.

L’aire, séparée de la cour par une muraille. Les granges aussi couvertes en glebs et autres. Sur la dite aire, en appenty, au long d’une autre muraille, en laquelle il y a aussi une porte cochère, ayant son ouverture sur la rue. Et… le chemin, vers le levant et vers le nord du dit bourg, avec un petit courtil, au bas de la dite aire, vers le midi d’ycelle. Plus en arrière du grand corps de logis, vers le nord, un petit jardin, clos de murailles dans lequel une auge de pierre, placée d’antiquité.

Au bout duquel jardin est une maison, à présent couverte de glebs, au bout de laquelle maison, il y a, à présent, une autre plus petite, couverte de paille servant de crèche, à la coursière du dit jardin, il y a une tourelle à trois étages où il y a une cave, cabinet et volière à pigeons au-dessus, couverte d’ardoises. Ayant les dites maisons, leurs ouvertures, tant hautes que basses, sur le chemin et sur les dits jardins.

Plus un autre jardin, servant à présent de verger, aussi clos de murailles, aboutissant du côté du levant sur la dite cour et aire, du côté nord et… sur le chemin conduisant au manoir de La Vigne, et du côté du midi et du couchant sur un grand clos de terre chaude, dont il sera, cy après, parlé.. au dit verger garni des arbres fruitiers… ».


La famille CHAUVEL apparaît à Guissény à la suite du mariage, dans la paroisse de Kernouës, le 11 juin 1674 de Michel CHAUVEL et Suzanne SIMON de MESGOUEZ. « En 1698, Noble homme Michel Chauvel, sieur de Kereval, et Suzanne Simon, sa femme, son en leur maison au bourg de Guissény ».

 Michel Chauvel, né le 5 octobre 1653 à Lesneven et décédé le 11 octobre 1702 à Guissény, est sieur de KEREVAL et lieutenant de la paroisse de Guissény. Il est le fils de Nicolas Chauvel de Montreuil (1620-1682) et d’Anne Balaznant (1623-1694) ; le père est noble, avocat, notaire royal de la Cour de Lesneven, syndic de Lesneven en 1673, député aux Etats de Bretagne à Vitré (leur mariage a été célébré à Lesneven le 16 août 1646).

. Suzanne Simon de Mesgouez, née vers 1655 à Kergunic en Kernouës et décédée le 5 novembre 1700 à Guissény, est la fille de Hiérosme Simon de Mesgouez et de Françoise Le Dot (de Plouescat) ; le père est notaire royal, capitaine de la paroisse de Plounéour-Trez.

. les premiers enfants du couple naissent à Lesneven : Françoise (1675), Louise (1677), Michel ( ?) et François ( ?). Puis un fils Hervé Julien naît le 1er mars 1683 au manoir de Kerveuleugan à Plouider. Françoise épouse le 24 novembre 1695 à Guissény Jean de CHATEAUFUR, de Tréflez, fils de Maurice et Renée HUON : les parents de Françoise sont sieur et dame de Kereval et les parents de l’époux sont sieur et dame de Kervolan.

Cuisine

Et c’est à partir de 1685 que les enfants suivants naissent à Guissény ; les registres ne précisent pas le lieu dit mais indiquent que les parents sont nobles, sieur et dame de Kereval :

  • Renée, née le 10 novembre 1685 (le parrain François Chauvel est dit sieur de Kerbiquet) et décédée le 19 novembre 1694
  • Nicolas François, né le 7 juillet 1687
  • Julien Louis, né le 8 mars 1691
  • Jeanne Guillemette, née le 13 juillet 1692 et décédée le 8 juillet 1698
  • Marianne, née le 22 août 1693
  • Suzanne, née le 19 avril 1695 et mariée à Yves du Plessix, sieur de Kéradennec et de Kergoff en Saint-Frégant
  • Marguerite Augustine, née le 5 mai 1697
  • Jeanne Françoise, née le 25 septembre 1699

Un acte du 17 octobre 1704 des Réguaires du Léon (à Plouider) indique : « François Chauvel, sieur de Kerbiquet, et Jean de Chateaufur, curateur de Julien, Anne, Suzanne, Marguerite, Jeanne Chauvel, enfants de Michel, sieur de Kéréval, et Suzanne Symon ».

Le procès-verbal des prééminences, établi en 1721, à l’occasion des travaux d’agrandissement des l’église paroissiale de Guissény, indique : « Le sieur de Kerbiquet Chauvel possède, au chœur, un escabeau avec tombe en-dessous et un bénitier armoryé d’une rencontre de cerf, qui sont les armes de Michel du Poulpry, autrefois seigneur de Kerbiquet ».

Michel Chauvel a un frère Antoine (né en 1663), sieur des Isles (1719). Le manoir des Isles en Kernouës avait été construit en 1641 à l’emplacement d’un manoir plus ancien par Alexandre Benault, maire de Lesneven en 1623. Il fut acheté en 1660 par Nicolas Chauvel, le père de Michel et Antoine.

Françoise CHAUVEL, fille de Michel et Suzanne Simon, née le2 juin 1675 à Lesneven et décédée le 9 janvier 1735 à Lesneven, épouse le 24 novembre 1695 à Guissény Jean de CHATEAUFUR (1661 – 1726) de Tréflez, fils de Maurice de Chateaufur et Renée Huon. Ce mariage fit entrer le manoir des Isles à Kernouës dans la famille de Chateaufur (il fut détruit par un incendie en 1798).

Le couple eut notamment un fils Hervé de CHATEAUFUR, sieur des Isles et du Hellan, né en 1698 et marié le 25 novembre 1727 à Lesneven avec Anne Marie DINCUFF (ou Dencuff ou Deneuf), née le 13 avril 1701 à Kerhourleau en Plouzané et décédée le 20 mai 1767 au manoir des Isles, fille de Pierre Dincuff (ou Deincuf ou Deneuff), écuyer, seigneur de Kerhourlo, et Gabrielle Tronson, résidant au manoir de Kerhourleau. [Vincent du Poulpry, seigneur de Kerillas, avait épousé Françoise Tronson – Famille Tronson, sieur de Kerduat à Plouarzel].

Le couple Chauteaufur / Dencuf est nommé dans l’introduction de l’aveu de 1752 : « Devant nous nottaire de la juridiction de la vicomté de Coatmenach avec soumission à icelle ont comparu en personnes Dame Anne Marie Deincuf, veuve d’Escuyer Hervé de Chateaufur, demeurant en son manoir des Isles, paroisse de Kernouez, fondée en qualité de tutrice de ses enfants, et Escuyer Joseph de Chateaufur, sieur du Hellan, demeurant en sa terre du Grand Goulannou, paroisse de Tréflez, frère dudit deffunt, sieur de Chateaufur, enfants de dame Françoise Chauvel, sœur de feu François Chauvel, sieur de Kerbiquet, décédé depuis deux ans. Lesquels avouent et reconnaissent tenir et posséder et… en fait tiennent et possèdent les maisons, terres et hérittages après describés comme hérittiers dudit deffunt sieur de Kerbiquet après avoir partagé avec les autres hérittiers suivant transaction passée le vingt juin mil sept. cent cinquante deux du proche fief de très haut et très puissant seigneur monseigneur Anne François de Montmorency-Luxembourg, duc de Montmorency, premier Baron de France et premier Baron chrétien, premier souverain d’Aigremont, marquis de Seignelay, duc de … et de Blainville, comte de Tancarvile et de Gournay, colonel du régiment de Touraine, comme mary de très haute et très puissante dame Louise Pauline Françoise de Montmorancy Luxembourg de Tingry, dame des dits lieux de Coatmenach, Rodalvez en Plouider et autres terres et seigneuries et… de ladite seigneurie et vicomté de Coatmenach, sujets à devoir de foy hommages, rachapts,… vantes et tous autres devoirs seigneuriaux le cas avenant, scavoir est Au bourg paroissial de Guissény… ».

  • Louise Pauline Françoise de Montmorency-Luxembourg de Tingry, née le 16 janvier 1734 à Paris et décédée le 25 août 1818 à Paris, fille de Charles François Christian de Montmorency-Luxembourg-Tingry et Anne Sabine Olivier de Senozan, a épousé le 17 février 1752 Anne-François de Montmorency-Luxembourg, né le 9 décembre 1735 et décédé le 22 mai 1761, fils de Charles François Frédéric de Montmorency-Luxembourg et Marie Sophie Emilie Honorate Colbert de Seignelay.

Son père Charles-François, parent éloigné des Kergroadez, avait procédé en 1759 à la liquidation mobilière de la succession après la mort de la marquise, dernière représentante de la maison de Kergroadez : la vicomté de Coatmenach en faisait partie. Le domaine de Rodalvez est passé de la famille du Louet de Coetjunval à la famille du Harlay. Louise Madeleine d’Harlay épouse en 1711 Christian Louis de Montmorency Luxembourg : leur fils Charles François Christian récupère la propriété et la transmet à sa fille Louise Pauline.

C’est pourquoi Anne-François de Montmorency est concerné dans l’aveu « comme mary de très haute et très puissante dame Louise Pauline Françoise… », véritable propriétaire. Veuve en 1761, elle était la dernière propriétaire des manoirs de Coatmenach et Rodalvez en Plouider. Elle les vend en 1763 à Claude Alain Barbier de Lescoët.

  • Joseph de Chateaufur, né le 22 octobre 1708 au manoir des Isles en Kernouës et décédé le 26 janvier 1753 à Tréflez, était le frère de Hervé de Chateaufur et donc beau-frère d’Anne Marie Dincuff.

GrandeCheminée

L’aveu du 24 juillet 1752 (communiqué par M. Jacques Miorcec de Kerdanet)

"Au Bourg paroissial de Guissény, le Manoir noble de Kerbiquet concistant dans un grand corps de logis, cuisine, un département derrière icelle séparé en deux par une cloison d’avec y jointe, et chambres tant hauttes que basses, le dit Manoir couvert d’ardoise. En cour porte cochère sur icelle et autre porte pour la servitude de l’aire, les crèches, maison à four et écurie au bout couvertes à présent de gled, dont les murailles sont percées du cotté de la dite cour close de trous à piegeons ; l’aire séparée de la dite cour par une muraille. Les granges aussi couvertes de gleds étantes sur la dite aire. Un arpenty au long d’une hautte muraille, en laquelle il y aussy une porte cochère ayant son ouverture sur la rue et chemin vers le levant et le nord du dit Bourg avec un petit courtil au bas de la dite aire vers le midi d’icelle.

Plus au derrière dudit grand corps de logis vers le nord, un petit jardin clos de muraille dans lequel est le puy, auprès duquel est une auge de pierre placée d’antiquitté, au bout duquel jardin est une maison, à présent couverte de gleds au bout de laquelle maison il y a à présent une autre plus petite couverte de paille servant de crèche, à la cornière de laquelle et dudit jardin, il y a une tourelle à trois étages où il y a cave, cabinet, volière ou retraite à pigeons, au dessus couverte d’ardoise ; ayants ledistes maisons leurs ouvertures hauttes et basses sur le chemin et sur le dit jardin.

Plus autre jardin servant à présent à verger aussi clos de Muraille, aboutissant du cotté du levant sur la dite cour et aire du cotté du nord sur le chemin conduisant au manoir de La Vigne et du cotté du midi et du couchant sur un grand clos de terre chaude dont sera cy après parlé, le dit verger garny de ses arbres fruitiers.

Plus ledit grand clos cerné de vers le nord de la muraille dudit verger en partie et en une autre d’un fossetz donnant sur le chemin menant audit manoir de La Vigne vers le couchant des terres de la Dame de Kerannot acquéreure de la terre de La Vigne, du midy des terres des hérittiers de François henry, du levant du chemin conduisant au pont Milin ar Prat, ayant ledit clos ses fos et fossetz tout à l’entour garny de ses arbres tant chesnes qu’ormaux. Touttes les dites maisons, murailles, cour, aire, courtils, jardin et verger et ledit clos se joignants ayant leurs panetz en dehors et leurs vaux, issues et franchises de l’un et de l’autre cotté, et des chemins et entrée dudit Manoir de Kerbiquet contiennent ensemble le nombre de cent soixante quinze cordées et demy.

Plus proche du dit Manoir, un grand parc aussi terre chaude nommé Tachen Bras, cerné du cotté du levant des terres des hérittiers dudit François Henry, des cottés du nord et du couchant du champs nommé Mes an Cellier et du midi des terres de la Dame de Kerannot, en partie et en autre des terres des hérittiers de Catherine Henry contenant le dit grand parc avec ses fos et fossetz vers le nord et couchant et en partie vers le levant, le nombre de deux cents dix sept cordées aiant sa servitude par le chemin nouvellement fait par les hérittiers dudit François Henry.

Item audit champs de Mes an Cellier, une parcelle de terre chaude contenant quatre seillons en labeur joignant du cotté du levant terre d’Yves Kermarrec de Ploudaniel et du couchant terre des héritiers d’Hervé Monot.

Plus un colombier auquel joignoit autrefois un grand cellier et aussy une étendue de terre à fougère à l’entour dudit colombier, laquelle est présentement séparée par un chemin de charrette d’une autre étendue de terre sabloneuse vers le levant, lesquelles terres cernées du midi dudit champs de Mes an Cellier du nord et au bout vers le levant du port et de la graive dudit Guissény et du couchant terre de la Dame de Kerannot et contiennent environ deux journaux de terre à fougère et sabloneuse.

Item autre parc terre chaude proche dudit Bourg, nommé Clos en Escop, joignant du cotté de l’occident terre des Chappalains et consorts et des autrs cottés des champs nommés Cleuz Fourn huelaf et Cleuz Fourn Iselaf, ayant ses fos et fossetz du cotté d’occidant et contenant cent vingt huit cordées.

Plus un grand prez nommé Fouennec Pont Milin ar Prat avec ses issues et franchises et la servitude pour l’aroser depuis l’eau du canal qui decend de Pont ar Gof et de Kersulec et ruisseau de la fontaine de Kervelléré, ledit canal la séparant du cotté du nord d’autres préz et terres apartenants maintenant à la Dame de Kerannot et aux hérittiers de François Henry et joignant de l’autre cotté et du bout vers le couchant à autres terres et prez à la dite Dame de Kerannot et de l’autre bout aboutissant sur le pont dudit nom Pont Milin ar Prat, ayant ladite prée ses fos et fossetz au deux bouts étant de la consistance de sept journées de faucheur. Plus en la dite paroisse de Guissény au terroir de Keredou proche de Pont ar Gof une tenure aussi de terre noble dudit nom de Keredou étante divisée et séparée par des fossetz en six parcs clos et une petite pièce de terre à fougère pour la servitude d’iceux contenants ensemble avec un petit prez au bas de l’un desdits parcs le nombre de quatre cents trente cinq cordées et quart, terre chaude excepté laditte prez en terre à fougère, ayant leurs fos et fossetz à la réserve d’un petit bout de fossetz de l’un desdits parcs vers le midy dont la propriété est contestée, laquelle tenue de terre est cernée du chemin de Pont ar Gof qui conduit à Brendaouez vers le nord de la prez de Pont ar Goff dépendant du domaine du Roy, vers le couchant des terres de la Dame de Kerannot et vers le midy de la terre d’Yves Perrot de Brendaouez.

Au même terroir un parc nommé Parc Pont ar Goff aussy terre chaude et noble contenant quatre vingt seize cordées et demy ayant ses fos et fossetz tout alentour et joignant du cotté du levant terre des hérittiers du sieur Kerescar-Guillou, du cotté du nord terre des hérittiers dudit Yves Perrot, du couchant terre de René Bernard, et du midy de la prée de Pont ar Gof lesdits champs de Keredou et Pont ar Gof sont chargés de la somme de quarante deux livres de cheffrante annuelle paiable à ladite seigneurie et vicontée de Coatemenach aux bans et assignation des autres rantes et cheffrantes d’icelle, cy…. 42 livres de cheffrantes.

Pour ce qui est devant describé est tenu en ferme par François et Honnorée Le Roy frère et sœur pour en paier par an la somme de quatre cents vingt livres et cent cinquante livres de commission avec reservation de deux chambres, le petit jardin derrière le manoir où est le puy, la tourelle et le colombier en cas que quelqu’un des hérittiers veille y aller demeurer sans diminution du prix de leur ferme estimez ensemble la somme de dix huit livres, la dite commission réduite en rante avec les autres sommes font ensemble celle de quatre cents cinquante quatre livres traize sols quatre deniers ; la dite somme de quatre cents vingt livres paiable à chaque terme de St Michel suivant bail du vingt trois novembre mil sept cents cinquante passé et signé de tous les hérittiers, offres que font les dits sieurs avouants de paier ladite somme pour le rachapt dudit feu Sieur de Kerbiquet… 454 livres 13 sols 4 deniers.

Davantage audit Bourg de Guissény un petit parc nommé Liors Pennec ou Pengroaz aussi terre chaude contenant dix sept cordées aboutissant vers le nord sur la terre de Barbe Chapalain, de Kernilis, vers le couchant sur la terre de François Quiton et vers le levant et le midy sur des chemins qui conduisent dit Bourg au village de Kerbresant ayant ses fos et fossetz tout à l’entour fors du cotté du nord sur lequel petit parc et issues le dit feu Sieur de Kerbiquet a consenti un aplacement de maison qui a servi de four banal dont René Kerhornou et Marie Pilot sa femme jouissent pour en paier par an la somme d’une livre dix sols sans bail depuis quelques années, au bas duquel parc le dit feu Sieur de Kerbiquet a fait nouvellement bâtir une maison couverte de gledz et une petite crèche y jointe aussi couverte de gledz donnant sur le chemin qui conduit dudit Bourg à Kerbrezant, tenu avec le dit petit parc en ferme par Laurans Martin et Catherine Jestin sa femme pour en paier par an la somme de trante livres suivant bail du vingt neuffième juin mil sept cents quarante huit, cy…..31L10s. De plus lesdits Sieurs avouants déclarent avoir dans l’église paroissiale de Guissény cy devant au cœur d’icelle un grand banq avec les tombes audessous et la plus prochaine à l’entrée dudit banq un bénittier dans le pillier qui est à cotté et deux tombes audessus dudit banq entre icelluy et les balustres du grand autel, lesdits tombes et bénittier armoyryez d’une rencontre de cerf qui sont les armes de feu Michel du Poulpry autrefois seigneur de ladite Maison de Kerbiquet dont l’hérittière nommée Marie du Poulpry fut mariée en la maison de Ranvelin, et dans l’une desquelles tombes a été enterré un fils juveigneur de ladite Maison, en son vivant Recteur de ladite paroisse, à raison de quoy on y avoit gravé un calice, de plus une autre tombe qui est à fleur de terre entre l’escabeau de la maison de Keriber, et autrefois le bout du marchepied du grand autel et néantmoins dans l’enclos des balustres du cotté de l’évangile sur laquelle tombe et ledit banq sont les armes de ladite maison de Ranvelin, semblable à celles qui sont en bosse en dehors et audessus de la porte cochère de la cour dudit manoir de Kerbiquet à cause de laquelle lesdits Sieurs avouants ont droit de patronage et de présentation d’une chapélenie deservie en l’église paroissiale de Plouguerneau à présent possédée par Missire Julien Louis Chauvel, prêtre auquel ladite chapellenie a été présantée par ledit feu sieur de Kerbiquet son frère…

Finalement déclarent les dits avouants que de ladite terre de Kerbiquet depandoit d’autrefois quelques articles de fief et chefrantes qu’ils ont été … par le Seigneur de Tromelin, au désir d’une sentence rendue en la Cour Royalle de Lesneven, confirmé par aveu de la Cour du vingt huit avril mil six cent quatre vingt onze auquel le feu Sieur de Kereval Chauvel, grand père au maternel desdits sieurs avouant et ses consorts furent forcez d’y aquérir ; laquelle terre de Kerbiquet est échue aux dits avouants en indivis entre eux entendu la minorité des enfants dudit feu sieur de Chasteaufur de la succession dudit deffunt François Chauvel, sieur de Kerbiquet leur oncle.

Tout ce que devant les Sieurs avouants comme hérittiers purs et simples dudit défunt Sieur de Kerbiquet affirment contenir véritté à leur connoissance, promettant ainsy tenir à l’avenir lesdits hérittages sous ladite Seigneurie de Coatmenach par obligation de leurs biens foy et serment et hipotecque spéciale desdits hérittages et continuer de paier à l’avenir laditte cheffrante de quarante deux livres deux sols sur les champs de Keredou et Pont ar Goff comme on a cy devant … aux bans et assignations des autres rentes et cheffrantes, les autres hérittages étant quitté de toutes charges envers ladit Seigneurie de Coatmenach ; en foy de quoy ils signent avec nous dits nottaires ce jour vingt quatre juillet mille sept cent cinquante deux.

Signatures : Daincuff de Chasteaufur et Du Hellan de Chasteaufur Daniel Dulaudé et Le Becq, notaires"

mur d’enceinte

Les prééminences dans l’église paroissiale

D’après un «  mémoire des tombes par relation de Guenollé Bourchis qui inume ordinairement le corps dans cette égalise  » datant de 1685 :

  • au second rang du mesme costé le bancq de Mr KERGOUNIOU, 3 tombes apartenant à Mr KERSULLEC jusques au bancq de KERBIQUET.

D’après l’inventaire des prééminences de 1721 :

  • « Le Sieur de Kerbiquet Chauvel possède au chœur un escabeau avec tombe en-dessous et un bénitier armoyré d’une rencontre de cerfs, qui sont les armes de Michel de Poulpry autrefois Seigneur de Kerbiquet ».

D’après la description des biens de l’aveu du 24 juillet 1752 : « De plus lesdits Sieurs avouants déclarent avoir dans l’église paroissiale de Guissény cy devant au cœur d’icelle un grand banq avec les tombes audessous et la plus prochaine à l’entrée dudit banq un bénittier dans le pillier qui est à cotté et deux tombes audessus dudit banq entre icelluy et les balustres du grand autel, lesdits tombes et bénittier armoyryez d’une rencontre de cerf qui sont les armes de feu Michel du Poulpry autrefois seigneur de ladite Maison de Kerbiquet dont l’hérittière nommée Marie du Poulpry fut mariée en la maison de Ranvelin, et dans l’une desquelles tombes a été enterré un fils juveigneur de ladite Maison, en son vivant Recteur de ladite paroisse, à raison de quoy on y avoit gravé un calice, de plus une autre tombe qui est à fleur de terre entre l’escabeau de la maison de Keriber, et autrefois le bout du marchepied du grand autel et néantmoins dans l’enclos des balustres du cotté de l’évangile sur laquelle tombe et ledit banq sont les armes de ladite maison de Ranvelin, semblable à celles qui sont en bosse en dehors et audessus de la porte cochère de la cour dudit manoir de Kerbiquet à cause de laquelle lesdits Sieurs avouants ont droit de patronage et de présentation d’une chapélenie deservie en l’église paroissiale de Plouguerneau à présent possédée par Missire Julien Louis Chauvel, prêtre auquel ladite chapellenie a été présantée par ledit feu sieur de Kerbiquet son frère… »

  • un grand banc au-dessus des tombes et un bénitier dans le pilier voisin
  • deux tombes entre le banc et les balustres du grand autel.
Intérieur
Etage

Sources : Recherches d’Yvon GAC à partir des documents fournis par M. Jacques Miorcec de KERDANET

Le manoir de Kerhornaouen

Le manoir de Kerhornaouen

Cadastre napoléonien

Le 15.02.1676 a lieu le mariage de Allain de KERVIZIAU, sieur de Troléon, de Milizac, avec Louise Gabrielle de BOCHIC, fille de Charles de BOCHIC et Catherine CORNAOUEN ,seigneurs de kerhornaouen.

Pour retrouver les origines de ce KERVIZIAU, il faut remonter dans l’histoire du manoir de TRELEON, dans la paroisse de Milizac, où l’on trouve en héritage la famille de TEFFLEON, la famille de KERANRAIS, la famille de KERBESCAT et Vincent de PLOEUC .

En 1616, Sébastien de PLOEUC, baron de Kergorlay et seigneur du Breignou, fils aîné de Vincent et Mauricette de Goulaine, épouse Marie de RIEUX, fille de René de RIEUX, sieur de Sourdéac, gouverneur du château de Brest. Vers 1650, ils vendent leur terre et seigneurie du Breignou en Plouvein au profit de Maurice Thépaut, chevalier seigneur de Tréffalégan, puis donnent celle de Tréffléon en partage à leur fille aînée, Mauricette Renée de PLOEUC, mariée en 1644 avec Donatien de MAILLE,marquis de Carman. Avant de trouver la mort à Berrien, le 22 mars 1652 à l’issue d’un duel malheureux l’ayant opposé à Claude du Châtel, Donatien aliène Tréffléon par acte du 9 janvier 1649 au profit de Christophe de KERGUIZIAU, chevalier seigneur du Vijac, fils cadet du seigneur de Kerscao.

Il semblerait que le nouvel acquéreur ait délaissé pendant un certain temps la jouissance du manoir à son frère cadet, Hervé de KERGUIZIAU, qui serait mort jeune et sans avoir eu de descendance. C’est alors que Christophe, avec l’accord de Renée CAMPIR son épouse, se démet de la terre de Tréffléon au profit de leur fils aîné, Alain de KERGUIZIAU, à l’occasion de son mariage, en janvier 1676, avec Louise Gabrielle BOHIC, fille du seigneur de Kergorchanaouen. Puis arrive le moment de la Grande Réformation du Domaine. A l’égal de tous les autres vassaux de la Couronne, Alain doit se soumettre aux exigences des commissaires et, depuis sa demeure sise en la paroisse de Coat-Méal, fait la déclaration de sa terre par acte du 8 octobre 1687. Cette déclaration erronée lui attire des poursuites judiciaires de la part de Maurice Thépaut en réclamation de chefrente sur la terre de Tréffléon.

Du 22 janvier 1701 (Inventaire sommaire, série B, t.II, AD Finistère) : Maurice Thépault, chevalier, seigneur de Treffalégan, demandeur en assignation contre écuyer Allain de Kerguiziou, sieur de Tréléon, au sujet de sa rente féagère due annuellement par ledit Kerguiziou à la seigneurie du Breignou. Du 24 mars 1679 (Inventaire sommaire…) : Charles Luhandre, sieur de Pontangrolle, ci-devant fermier du domaine du Roy en cette juridiction, en privé nom et comme père et garde naturel des enfants mineurs de son mariage avec défunte demoiselle Marie Le Nobletz, demandeur en exécution de sentence judicielle contre écuyer Allain de Kerguiziau, sieur de Tréléon.

De son alliance avec Louise BOHIC, Alain de KERGUIZIAU eut au moins trois enfants : . René Joseph de KERGUIZIAU, leur fils aîné, chevalier, seigneur de Tréffléon, dont la résidence principale se situait au-delà, mais non loin, des portes de Recouvrance. Par contre, vers 1741, on sait qu’il tenait garnison au château du Mengant en Plouzané. Il était marié avec Anne DAYME de NOYALLES. Du 22 décembre 1724 (Inventaire sommaire…) : Procès : René-Joseph de KERGUIZIAU de Tréléon, contre Louis Daymé de Nouailles, enseigne de vaisseau. . Louis François Germain de KERGUIZIAU, seigneur de Chef-du-Bourg, époux en premières noces de Jeanne GUILLOU et en secondes noces en décembre 1730, de Julienne Elisabeth POUSSEPIN issue d’une famille originaire de Paris, dont un fils Louis-Joseph-Julien de KERGUIZIAU, officier des chevaux-légers (1773). . Louise Françoise de KERGUIZIAU qui s’unira avec Gabriel de GOUYON.

Louise Gabrielle BOHIC, veuve du sieur Alain de KERGUISIAU, chevalier, est décédée le 29 juin 1738, et enterrée dans le chœur de l’église de Saint Dominique à Morlaix.

1753 : aveux de René-Joseph et de Louis-François-Germain de Kerguiziau, propriétaire du manoir de Tréléon, en Milizac.

René Joseph de KERGUIZIAU étant décédé en fin 1755, la totalité de la terre de Tréffléon revint à son fils unique, Olivier Louis Antoine de KERGUIZIAU, capitaine des vaisseaux du roi, qui devait épouser Marie Anne LE RODELLEC, fille cadette de François le Rodellec, seigneur du Porzic, le 1er octobre 1776.

Sources : archives de Guissény et Yves LULZAC, « Chroniques oubliées des manoirs bretons », t. 1, Nantes, 1994.

Le manoir de KERRIGENT

Le manoir de KERRIGENT

  • Localisation  :
KerrigentCarte
Kerrigentmanoir

Un certain Guéguen Kerigan de Guissény meurt en janvier 1405. Une chapellenie de Kerigeant a été fondée le 14 août 1654 à l’église de Guissény pour une messe le dimanche à l’autel saint Jean : 60 livres.

  • Les familles nobles propriétaires du manoir
  • Le couple Gabriel de PARCEVAUX et Renée NOUEL

* Gabriel de PARCEVAUX, né le 16 juin 1607 à Kerlouan et décédé le 17 juillet 1676 au manoir de Kerigan en Guissény, fils de Jacques de Parcevaux, seigneur de Kerjean, et Marie Gourio, dame de Lesider. Jean de Parcevaux, frère de Jacques, est seigneur de Kerigean et de Coatmeur. * Escuier, sieur de Kerigan (ou Kerigean, ou Kerjan)

* marié avec Renée NOUEL, née le 3 février 1619 à Lesneven, fille de David Nouel et Catherine Abhervé (parrain : Prigent Lescoat, haut et puissant sieur de Kergoff ; marraine : Renée Desportes, dame du Porziou)

* Enfants nés à Guissény :

  • Guillaume, né le 19 février 1669 (mère : dame de Kerijan, parrain : Guillaume Gouzillon, sieur de Kergoniou, et marraine : Sébastienne de Kerven, dame de Kerivoaz).
Guillaume de Parcevaux°1669
  • François Guillaume, né le 21 mars 1672 (parrain : François David, sieur de Keraudren Coatuon, et marraine : Guillemette GouzIllon, dame de Kergouniou).
François de Parcevaux°1672
  • Jean ( ?)
  • Marie, dame de Kerigent, décédée le 3 mars 1713 à Lochrist, mariée à Gabriel MILON.

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Biens du terroir de Querijan dépendant de la vicomté de Coatménac’h en Plouider (1681)

324. La seigneurie de ligence avec quattre boisseaux de bled fromant, scavoir deux d’iceux comble et les deux autres raclés mesure de Lesneven de cheffrante à prandre l’an d’escuyer Gabriel Parcevaux, sieur de Querriian dessus le mannoir noble de Kerigjan avec ses maisons, terres et hérittages, appartenances et despandances. 325. Quinze deniers monnoye un quart et demy quart boisseau fromant comble de cheffrante par chacun an avec les fieff de ligence sur la moittié d’une maison couverte de gledz, issuës et franchises, et la moittié de deux parcs despandants de la dite maison, appartenans aux hérittiers et causayans Deniz an Habasque. 326. Plus la seigneurie de ligence sur l’autre moittié de ladite maison et desdits deux parcs sujets au payement des cheffrentes du dernier article, appartenans aux héritttiers de feu missire Cristophle Ropartz de Saint Trégarec. 327. Plus la seigneurie de ligence sur les hérittages de Jan Simon, sisttués esdits terroir et parroisse sur un parc nommé « parc an croasent », un courtil nommé « liortz an Enez », deux parcs s’entretenans nommés l’un « parc Keraldanet », l’autre « parc lan », un fennier nommé « fouennec pontanguen » avec un doué à lin au dessous, une pièce de terre au champ de « meas saint Enezou queruedel ». 328. Plus le fieff et seigneurie de ligence sur un grand corps de logis avec ses issues, appartenances et despandances, appartenant à Hervé Symon.

Cet aveu du vicomte de Coatmenach (Plouider) montre l’appartenance du manoir de Kerrigent à Gabriel de Parcevaux. L’article 328 montre qu’une autre partie appartient à Hervé Symon, de la famille Symon de Mesgouez que nous retrouvons ensuite.

Jean CABON, notaire royal, est qualifié de sieur de Kerigean en Guissény en 1683.

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Famille Symon de Mesgouez

blason Symon de Mesgouez

* Hervé SYMON de MESGOUEZ, né vers 1620 à Lannilis et décédé le 30 novembre 1680 à Lizouré en Guissény, noble, escuyer, marié à Françoise MAREC.

* Gabriel SYMON de MESGOUEZ, un de ses fils, né vers 1648 à Guissény et marié avec Marie Abiven, décède le 19 décembre 1723 à Kerigean en Guissény. * Il est notaire royal et marchand. * Enfants :

  • Claude (fille), née le 14 décembre 1682
    Claude Symon°1682
  • François, né le 21 mars 1686
  • Jan, né le 13 janvier 1689
    Jan Symon°1689
  • Gabriel, né le 27 février 1692
  • Françoise, née le 21 juin 1696

* Jean SYMON de MESGOUEZ, fils de Gabriel et Marie Abiven, né le 13 janvier 1689 à Guissény et décédé le 15 mars 1741 à Guissény, est marié le 11 mai 1723 à Guissény en secondes noces à Anne Lyvinec (1692-1741).

Jan Symon x Anne Lyvinec 1723

*Enfants :

  • Marie, en 1724
  • François en 1725
  • Hyérome en 1727
  • Jan en 1729
  • Anonyme en 1731
  • Goulven en 1732 et décédé en 1732
  • Goulven né le 18 juin 1733
    Goulven Symon°1733

* Goulven SYMON de MESGOUEZ, noble, fils de Jan Symon de Mesgouez et de Anne Lyvinec, né le 18 juin 1733 à Guissény, décède le 12 septembre 1810 à Kerigean à Guissény. Il s’est marié le 13 février 1760 à Saint-Frégant avec Anne LE MEN, décédée le 16 octobre 1806 à Kerigeant.

* Enfants nés à Kerigeant :

  • Goulven le 15 mars 1761 et marié le 29 octobre 1793 avec Marie Jeanne Roudaut
Goulven Symon x Roudaut 1793
  • Marie, le 13 décembre 1762 et décédée le 21 février 1763 à Kerigeant
  • Marie Anne, le 4 février 1765
  • Jeanne, le 25 janvier 1768
  • Jean, le 1er octobre 1769 et décédé le 28 juin 1833 à Kerigeant, cultivateur
  • Jean Marie, le 22 avril 1771 et décédé le 16 janvier 1781 à Kerigeant
  • Anne, le 7 avril 1774 et décédée le 13 juin 1774 à Kerigeant
  • Marie Michelle, le 16 décembre 1775
  • Anne le 19 octobre 1778
  • Marie Jeanne, le 3 janvier 1782 et décédée le 22 mars 1782 à Kerigeant
  • Sezny, le 7 janvier 1783 et décédé le 20 janvier 1783 à Kerigeant

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LES PREMIERES FAMILLES DE PAYSANS

* Le couple Michel KERBRAT et Marie ROUDAUT

  • mariés le 24 novembre 1744 à Guissény
  • décès de Marie ROUDAUT le 17 décembre 1752, à l’âge de 33 ans
  • décès de Michel KERBRAT le 7 juillet 1783 au manoir de Kerigean, à l’âge de 79 ans

* Enfants nés à Guissény :

  • Nicolas, né le 25 mai 1746
  • Gabriel, né le 21 mars 1748
  • Marie Anne, née le 10 avril 1750

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* Le couple Nicolas KERBRAT et Marie LE ROY

  • Nicolas KERBRAT, né le 25 mai 1746 à Guissény et décédé le 13 juillet 1816 à Lizouré, fils de Michel Kerbrat et Marie Roudaut
  • marié le 7 février 1776 à Guissény avec Marie LE ROY, fille de Yves Le Roy et Marie Anne Anton ; décédée le 2 mars 1823, à l’âge de 68 ans.

* Enfants nés à Guissény :

  • Marie Jeanne, née le 5 mai 1778 à Kerrigean
  • Marie Gabrielle, née le 13 juillet 1780 à Kerrijan
  • Sezny, né le 19 septembre 1782 au manoir de Kerigean et décédé le 24 août 1784 au manoir de Kerigean.
  • Jeanne, née le 15 octobre 1786 à Kerrigant
  • Yves, né le 17 février 1789 à Kerrijan et décédé le 27 juin 1790 au manoir de Kerigean
  • Marie Michelle, née le 2 mars 1792 au manoir de Kerrijan
  • Marie Anne, née le 1er janvier 1797 à Kerigeant

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* Le couple Gabriel KERBRAT et Jeanne CASTEL

  • Gabriel KERBRAT, né le 21 mars 1748 à Guissény et décédé le 3 février 1791 à Kerrigean, fils de Michel Kerbrat et Marie Roudaut,
  • marié le 7 février 1776 à Guissény avec Jeanne CASTEL, fille de Jean Castel et Marie Simon ; décédée le 12 octobre 1808 à Kerigeant, à l’âge de 54 ans.

* Enfants nés à Guissény :

  • Jacques, né le 26 février 1777
  • Marie Anne, née le 17 juillet 1778 à Kerrigean
  • Jean, né le 12 juin 1780 à Kerrigeant
  • Nicolas, né le 28 février 1782 au manoir de Kerrigean et décédé le 22 octobre 1783 au manoir de Kerigean.
  • Hervé, né le 26 novembre 1783 au manoir de Kerrigent
  • Marie Michelle, née le 12 avril 1786 au manoir de Kerrigent et décédée le 26 juin 1787 au manoir de Kerigent.
  • Michel, né le 26 janvier 1789 à Kerrigen
  • Gabriel, né le 27 avril 1791 à Kerigean

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* Le couple Jacques KERBRAT et Marie Françoise LE MEN

  • Jacques KERBRAT, né le 26 février 1777 à Guissény, fils de Gabriel Kerbrat et Jeanne Castel
  • marié le 30 janvier 1800 à Plouguerneau avec Marie LE MEN, de Kervolant à Guissény, fille de Guillaume Le Men et Marguerite Breton.

* Enfants nés à Guissény :

  • Goulvin, né le 12 janvier 1801
  • Jean Marie, né le 25 mai 1802 à Kerigean
  • Guillaume, né le 1er mars 1804 à Kerigent
  • Marie Michelle, née le 28 juillet 1805 à Kerigent
  • Marie Anne, née le 9 mai 1807 à Kerigent
  • Marguerite, née le 14 mars 1811 à Kerigent

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* Le couple Jean KERBRAT et Marguerite MENN

  • Jean KERBRAT, né le 12 juin 1780 à Kerrigeant en Guissény, fils de Gabriel Kerbrat et Jeanne Castel
  • marié le 12 juillet 1809 à Guissény avec Marguerite MENN, née le 22 octobre 1783 à Kervolant en Guissény, fille de Jean Menn et Marie Josèphe Le Boulch.

* Enfants nés à Guissény :

  • Marie Josèphe, née le 21 septembre 1810 à Kerigent
  • Jeanne, née le 28 septembre 1812 à Kerigent
  • Jean, né le 31 janvier 1815 à Kerrigean

Le manoir de Lavengat

Le manoir

Les premières mentions d’un manoir de Lavengat (ou Lanvengat) apparaissent dans des aveux du XVe siècle : en 1421, un « hostel » propriété d’Hervé QUERE et en 1475, un « hostel » propriété de Jean GUIOMARC’H. A partir du milieu du XVIe siècle (1536 et 1541), le manoir ou « maison noble » est la propriété de « Maître Guillaume du POULPRY ».

La ruine du vieux manoir

En 1680, la propriété est décrite ainsi : "le lieu, manoir et maison noble de Lavengat… ayant ses maisons, cuisine, salle, chambres, greniers, escuries, creiches, maisons à four, grange, burons, chapelle, le tout couvert d’ardoise et de genetz, droict de colombier, mazières, murailles, perrières, court close et declose, puis, bois de décoration".

Chapelle de Lavengat

La chapelle de Lavengat est signalée comme étant en bon état en 1805, mais elle a disparu depuis : un « liors ar chapel » (D201) et « franchis ar chapel » (D202) figurent au cadastre napoléonien qui indique l’emplacement de la croix (dans le 202).

La famille du Poulpry de Lavengat

La famille de Poulpry de Lavengat est une branche de la grande famille de Poulpry de Ploudaniel ; son blason est « d’argent au rencontre de cerf sommé de 10 cors de gueules  ». Elle a des liens de parentés avec les seigneurs de Kergoniou et les seigneurs de Kersulec.

La branche de Lavengat se place, au XVIe siècle, dans la descendance de Guillaume du Poulpry et de son épouse Louise de Parcevaux (de Mésarnou) qui ont 7 enfants, dont :

  • Yves du Poulpry, fils aîné, qui épouse Marie de Gaspern, une riche héritière de Ploudaniel. Ils ont trois enfants, dont Guillaume du Poulpry, auteur de la branche cadette de Lavengat.
  • Alain du Poulpry, seigneur de Lavengat, qui entre dans les ordres et participe, comme bien d’autres, à la chasse aux bénéfices. Il est ainsi archidiacre de Léon, chantre de Cornouaille, puis doyen du Folgoët en 1591. Mais il est surtout un juriste, conseiller au Parlement de Bretagne en 1573. C’est à lui que l’on doit la construction, en 1584, du superbe manoir de Trébodennic en Ploudaniel.
  • Françoise du Poulpry, qui épouse François de Gouzillon, seigneur de Kergoniou en Guissény.
  • Yves du Poulpry meurt probablement en 1598. Le 13 novembre de cette année, en effet, Alain, son fils aîné, fournit « l’homage rendu au Roy (…) comme héritier du dit Yves du Poulpry son père ». Sa femme décède au début du XVIIe siècle et le problème de la succession est posé le 27 novembre 1603. Un arrêt de la Cour du 8 novembre 1606 règle le partage entre Alain et Guillaume du Poulpry, mais il faut attendre le 10 juillet 1615 pour voir disparaître toute contestation. Cet acte règle en même temps le partage des successions de leurs oncles Alain du Poulpry, seigneur de Lavengat, l’ecclésiastique, et Jean du Poulpry, seigneur de Kersalvator, tous deux morts sans descendant : « acte de partage baillé par noble et puissant messire Allain du Poulpry, seigneur du dit lieu, Measguen, Trébodennic, et autres lieux, conseiller du Roy en sa Cour et Parlement de Bretaigne, fils aisné, principal et noble, de feu noble et puissant Yves du Poulpry et de demoiselle Marie du Gaspern, vivants sieur et dame des dits lieux, à nobles homes Guillaume du Poulpry, seigneur de Lavengat, Queranaouet, Querbescat, son frère juveigneur, par laquelle transaction est porté que les successions de feu messire Allain du Poulpry, vivant seigneur de Lavengat, conseiller en la dite Cour et Présidant aux Enquestes, et de nobles homes Jean du Poulpry, seigneur de Kersalvator, frères juveigneurs du dit Yves du Poulpry, estant morts sans hoirs de corps, apartenoient au dit Allain leur nepveu et devoient être distraites de la succession de son dit père, par lequel est outre reconnu la noblesse de leurs personnes, encestres et successions, et pour partage du dit Guillaume le dit Allain luy bailla la terre de Lavengat à condition de la tenir comme juveigneur d’aisné, le dit acte du dixième juillet 1615  ».
    Cheminée du manoir
Le domaine de Lavengat
  • Lors de ce partage, Guillaume du Poulpry reçoit le domaine de Lavengat, en Guissény, propriété, anciennement de la famille Marc’hec du Roudoushir, mais possédée par les Poulpry dès le XVe siècle. Il reçoit ainsi : « le manoir noble et terre de Lanvengat avecq touttes les terres, mettairyes, convenants, préminances d’église, apartenances et despendances quelconques de la dite terre cy-apprès nommés et déclarés, scavoir est le dit manoir de Lanvengat… et outre jouira le dict seigneur de Lanvengat de la sixiesme partye de la ferme du moulin de Lanvengat... ».

Guillaume du Poulpry épouse Jeanne du Bois, une riche héritière de Ploumoguer, fille de Jean du Bois, seigneur de Kerannaouet, mort en 1597. Guillaume du Poulpry et Jeanne du Bois ont eu 3 enfants dont René, fils aîné et principal héritier. En 1630, cherchant à agrandir son domaine et à investir son argent, Guillaume du Poulpry achète le manoir de Kervolan en Saint-Frégant. Le 16 novembre 1630, « devant nous notaires royaux à la Cour de Lesneven […] ont comparus en leurs personnes messire Guillaume du Poulpry, seigneur de Lanvengat, Keranaouet, etc…, résidant en son manoir de Lanvengat, paroisse de Guissény, et autre part escuyer Jean du Chasteaufur, sieur de Kervolant, faisant à présent sa demeurance au lieu de Mesangral, paroisse de Plouescat. Entre lesquelles partyes a esté reconnu comme cy devant plusieurs contratcs de vente auroient estés passez […] par lesquels contracts le dict sieur de Kervollant auroit vendu et transporté au dict seigneur de Lavengat le dict lieu noble de Kervollant avecq touttes ses maisons, apartenances, servitudes et despendances, bois, rabines, toutes et chacunes les terres tant chaudes que froides, prés, feniers, taillis et toutes et chacunes ces terres, apartenances, servitudes et despendances sans rien réserver… ». Cette acquisition a été en fait le résultat d’une longue tractation, avec le versement de plusieurs échéances entre 1624 et 1630. Peut-être les premiers versements étaient-ils, d’ailleurs, plutôt des prêts accordés à Jean de Chasteaufur… Finalement, après le paiement d’une somme totale de 2.642 livres, un acte du 20 novembre 1630 « a mis et induict le dit seigneur de Lanvengat présent en sa personne en la possession réelle, actuelle et corporelle du lieu noble de Kervollant scittué au treff de Sainct Frégan paroisse de Guicezny, concistant en maisons couvertes de gledz avecq sa court close, maison à four, jardin, verger, bois de haulte futaye, bois taillis, rabines, issuës, franchises, apartenances et despendances… Item au bas du dict lieu une franchise dans laquelle il s’aparoist des vestiges et vieilles mazières d’un moulin… »

Pour annoncer à la population de Guissény le changement de propriétaire, des « bannies pour parvenir à l’apropriement » ont lieu en mars 1631 : « Soubz signé Yves Urien, sergent royal estably et résidant en la ville de Lesneven, certiffie et rapporte que, à la requeste de messire Guillaume du Poulpry, seigneur de Lanvengat, Kerannouet, etc…, je me suis exprès transporté de ma dite demeurance jusques au bourg paroissial de Guissény, distant de deux lieues ou environ, les dimanches 16, 23 et 30e jours du mois de mars 1631 consécutivement, où incontinent apprès la célébration des grands messes et divin service en ladite églize, le peuple estant en grande assemblée près la croix et au devant de la principalle entrée du cimetière, lieu accoustumé à faire les bannies et exploitz de justice ; j’ay banny et déclaré en vulgaire langage bretton et françoys la teneur de certain contrat d’acquest par ledit seigneur de Lanvengat fait du lieu noble de Kervollant et appartenances sans rien réserver, sittué en ladite paroisse de Guissény du proche fieff du Roy, quitte de charges, pour la somme de 2.642 livres de principal payée d’escuyer Jan de Chasteaufur, sieur de Kervollant  ». A Kervollant, pas très loin de Lavengat, il reste encore quelques vestiges de ce manoir, et en particulier la vieille maison, aujourd’hui couverte d’ardoises. Guillaume du Poulpry meurt avant 1658 : le 15 mars 1658, en effet, René et Jean du Poulpry ainsi que Charles de Penancoet règlent le partage de la succession de leur père et beau-père.

  • René du Poulpry, fils aîné de Guillaume, acquiert en 1635 la charge de sénéchal de Lesneven, charge qui restera désormais dans la famille du Poulpry pendant environ un siècle. Il épouse le 5 novembre 1641 Claude du Bois, née à Lesneven en 1619, « fille unique et seule héritière de défunt noble homme Jean du Bois, sieur de Goasvennou, conseiller du Roy, lieutenant et juge ordinaire au dit Lesneven, et de demoiselle Françoise de Coetquelven, dame douarière du dit lieu ». Il décède le 7 février 1663 et il est inhumé près de sa mère en l’église des Récollets de Lesneven. Il laisse deux enfants, qui vont devenir les plus fastueux représentants de la famille : Guillemette du Poulpry, qui épouse René Pierre, baron de Kersauzon, et Yves du Poulpry.
  • Yves du Poulpry est encore mineur quand meurt son père. Un conseil de famille se réunit alors pour décider de son émancipation : «  le vingtième jour de juillet 1663, au logix devant monsieur le bailliff de la Cour royalle de Lesneven, ayant pour adjoint le soubzsignant Saliou, commis au greffe, a comparu en personne dame Claude du Bois, veuve et douarière de feu messire René du Poulpry, vivant seigneur de Lavengat, Keranouet, Kerbezcat ou autres, conseiller du Roy et premier magistrat de Léon au dit siège de Lesneven, dame en proprietté de Gouazvennou, Braningant, Launay et autres, ayant à procureur Mre Nicolas Chauvel, lequel a remonstré, en présence de Monsieur le procureur du Roy dudit siège que messire Yves du Poulpri, fils aisné hoir principal et noble dudit seigneur de Lavengat ayant obtenu lettres de béneffice d’âge en la chancellerie de ce pais dabtés du vingt et huit feuvrier dernier signés par le Roy […] affin de pouvoir estre esmancipé et jouir de ses meubles, fruits et revenus de ses imeubles au terme de la Coustume… De tout quoy acte a été décerné et ouy et le consantant ledit Procureur du Roy, ont esté les dictes lettres entérinées, et ledit sieur de Lavengat émancipé pour avoir l’administration de ses biens meubles, fruits et revenus de ses imeubles au terme de la Coustume, sans pouvoir contacter mariage, vendre ny engager ses imeubles, couper bois de haute futaye ny de décoration, sans l’advis de ses dits parants, décret et aucthorité de justice, que par l’âge de vingt cinq ans passé, et luy estre donné pour curatrice honnoraire la dite dame douairière sa mère par le serment qu’elle a présentement fait de se bien et fidellement comporter en la dite charge…  ». Yves du Poulpry hérite en outre de son père de la charge de sénéchal de Lesneven. Il épouse Marguerite de Bréhant, dame de Gallinée.
  • Yves du Poulpry est certainement le personnage le plus fastueux de la famille. En 1682, il achète le château et la baronnie de Kérouzéré en Sibiril, avec toutes les terres et tous les droits qui s’y rattachent. Cette forteresse du XVe siècle était alors possédée par Michel de Boiséon. Parmi les droits ainsi acquis figure le droit de foire à Plouescat et c’est Yves du Poulpry qui fait construire les superbes halles en charpente que l’on peut toujours admirer sur la place centrale de la ville. Yves du Poulpry meurt sans héritier en 1696. Il est inhumé en l’église des Récollets de Lesneven. Avec lui s’éteint la branche des Poulpry de Lavengat. Son épouse, Marguerite de Bréhand, lui survit jusqu’en 1713.
  • C’est Alain Jacques du Poulpry, de la branche de Kerillas en Plouguerneau, qui hérite de son cousin Yves du Poulpry, sieur de Lavengat et c’est son fils Jean François du Poulpry qui porte le titre de seigneur de Lavengat et devient sénéchal de Lesneven. Mais il meurt prématurément le 29 mars 1740, sans postérité. Son frère, François Marie du Poulpry, né en 1720, devient le principal héritier lors du décès de sa mère Marguerite de Penfeunteuniou le 22 février 1770.
  • François Marie du Poulpry hérite également en 1780, à l’extinction de la branche aînée de la famille, des titres de chef de nom et d’armes et de marquis du Poulpry. Il avait épousé Marie Josèphe Michel de Kervenny, héritière du manoir de Kervenny en Plougonvelin.
La famille du Poulpry sous la Révolution

François Marie du Poulpry passe la Révolution à Lesneven où il doit subir, un temps, les rigueurs des nouvelles lois. En 1792, il est emprisonné à Lesneven comme parent d’émigré et adresse, aux autorités, une requête (citée par les frères Blanc) : « Nous nous sommes toujours conformés aux lois, nous nous sommes empressés de rendre nos armes dès que nous avons été requis, nous nous sommes rendus à toutes les réquisitions qui nous ont été faites ; nous avons fourni des fournitures aux hôpitaux ; avons prêté notre jument toutes les fois qu’on l’a requise ; nous avons accordé notre maison gratis pour servir de maison d’arrest, nous avons toujours porté la cocarde tricolore et l’avons fait porter à nos domestiques ; nous avons rendu nos titres qui ont été bruslés… ».

Un fils avait émigré en Angleterre : Jean-François comte de Poulpry, né le 28 octobre 1754 à Plougonvelin. Nommé sous-lieutenant sans appointements le 4 mai 1771 dans le régiment Colonel-Général de la Cavalerie. Nommé capitaine réformé le 28 février 1778 en payant 10.000 livres, dont il ne retirera que 7500. Capitaine en second le 22 janvier1780. Pourvu d’une compagnie à la réorganisation le 1er mai 1788. Colonel-Général de la Cavalerie devient 1er régiment de Cavalerie le 1er janvier 1791. Son régiment stationnant à Lille, il "abandonne" pendant l’été 1791 peu après l’arrestation du Roi à Varennes et émigre. Campagne de 1792 dans l’armée des Princes. Décédé en 1798 à Hamm en Westphalie. Il a épousé le 22 septembre 1784 à Paris, paroisse St Sulpice, Anne-Nicole Le Féron, fille de riches colons de Saint-Domingue ; le contrat a été signé le 13 septembre par le Roi et la famille royale ; le jeune couple a les honneurs de la Cour en novembre suivant (Journal de Paris n°266 du 22 septembre 1784, Gazette des gazettes 1784). Le ménage ne fut pas heureux car Anne comtesse de Poulpry devint très rapidement la maîtresse du maréchal de camp (général) François-Antoine comte de Bercheny avec lequel elle s’afficha en émigration.

Le 12 prairial suivant (31 mai 1794), François Marie du Poulpry adresse aux autorités une nouvelle supplique, demandant sa mise en liberté. Et le 28 vendémiaire an trois (19 octobre 1794) la commune de Guissény est contactée : « A comparu au bureau municipal de Guissény le citoyen Jean-Yves Kergad […] de la commune de Lesneven, porteur de trois extraits de certificats de résidence pour François Marie Poulpry père, François Claude Poulpry fils cadet, Jeanne Joseph Poulpry épouse Brivès, tous trois en arrestation à Lesneven lesquels certificats signés par les voisins et témoins…..  ». Neuf Guisséniens ont signé les certificats. Suite à ces demandes, François Marie du Poulpry est libéré et ses biens lui sont restitués. Il s’installe dans son manoir de La Haye en Saint-Divy, hérité de son grand-père maternel Sébastien de Penfeunteunio.

  • Sa fille Jeanne Josèphe de Poulpry avait épousé, le 10 décembre1783 à Lesneven, Pierre Louis Robert de Briois, baron d’Angre. Le jeune couple vit d’abord à Lesneven où naît un enfant mort-né en 1784. A partir de 1786, il réside au manoir de Lavengat en Guissény. Le 1er janvier 1791, Briois émigre tandis que Jeanne-Josèphe reste en Bretagne. Le 23 juin 1793, elle est mise en résidence surveillée à Plouguerneau et elle doit se présenter tous les jours à 10 heures au Directoire du District. Puis le 9 mai 1794, elle est emprisonnée à Lesneven comme femme et sœur d’émigré, en même temps que son père et son frère. Elle est libérée en avril 1795 et s’installe au manoir de Lavengat. D’après son bulletin d’écrou, elle a alors 32 ans, les cheveux châtain et la bouche petite ; elle mesure 5 pieds 3 pouces. Elle meurt sans enfant vers 1800.
  • Le fils François Claude du Poulpry réside alors avec son père au château de La Haye, en Saint-Divy. Né et ondoyé le 7 janvier 1756 à Plogonvelin. Nommé sous-lieutenant dans le régiment Boulonnais-infanterie le 7 juin 1776. Lieutenant en second le 4 octobre 1782. Premier-lieutenant le 18 juin 1784. Capitaine en second le 6 mars 1788. A quitté le corps le 15 septembre 1791. Un laissez-passer du 15 nivose an VI le décrit ainsi : "Agé de 41 ans, taille de cinq pieds six pouces, cheveux et sourcils gris, yeux gris, nez bien fait, bouche petite, menton rond, visage ovale". S’occupant de ses affaires, il se déplace régulièrement pour visiter ses propriétés : il se trouve, par exemple, à Lavengat en Guissény en nivose an VI (janvier 1798). Il est secondé dans la gestion de ses affaires par Daniel Nicolas Miorcec de Kerdanet, qui se charge d’encaisser les fermages et de faire les travaux qui s’imposent. Il a épousé, le 27 vendémiaire an IV (19 octobre 1795), Marie Gabrielle Charlotte de Penfeunteuniou, mais il n’a pas eu d’enfants. Il meurt le 25 février 1827 et sa succession donne lieu à un procès retentissant. Il avait rédigé un testament en 1809 en faveurs de ses neveux et nièces. Mais le 23 février, deux jours avant sa mort, il rédige un nouveau testament qui institue légataire universelle son épouse Marie Gabrielle Charlotte de Penfeunteuniou.

Avec la mort de François Claude du Poulpry, c’est la famille du Poulpry qui s’éteint.

Montant de porte vers le jardin
Sources
  • Yvon GAC, "Guissény, histoire d’une commune au cœur du pays pagan", Spered Bro Gwiseni, 2000.
  • Jean-Yves LE GOFF, « La Famille du Poulpry », Lesneven, Musée du Léon, 1993.
  • Isabelle PARC, "Les manoirs du pays des Abers aux XVè et XVIè siècles", mémoire de maîtrise, Brest, 1996.
  • Général Raymond Boissau : Archives militaires (SHDN/Terre)

Le manoir du Hellez - Kergoniou

Le manoir, dit de KERGONIOU, serait en fait à l’origine le manoir du HELLEZ. Ses seigneurs ont des prééminences dans l’église de GUISSENY. Ce manoir est sous le fief de PENMARC’H. Un manoir de KERGONIOU, sous le fief du roi, existe dans la paroisse de LESNEVEN. Il y a donc bien deux manoirs différents dans deux paroisses différentes et sous deux fiefs différents.

Kergoniou- façade
Kergoniou- arrière
Cadastre napoléonien
Vue aérienne

Dans son « Histoire de Lesneven », Jean-Yves LE GOFF dit que le manoir de Lesneven « a probablement été bâti au XVè siècle par un membre de la famille de KERGONIOU, seigneur du dit lieu en Guissény, qui lui donne son nom ». Mais il semble que l’appellation la plus ancienne à GUISSENY soit celle de « manoir du HELLEZ ». La famille GOUZILLON était devenue propriétaire des deux manoirs.

Les deux manoirs ont le même propriétaire depuis le mariage le 18 juin 1531 de Jeanne de KERALDANET, dame du HELLEZ, avec Guillaume GOUZILLON, seigneur de KERGONIOU. Les deux manoirs restent dans la famille GOUZILLON jusqu’au début du XVIIIe siècle où le manoir de Guissény comme celui de Lesneven passent par succession collatérale dans la famille TOURONCE, sieur de GORREQUER (manoir de LANNILIS).

Le blason de la famille GOUZILLON est « d’or, à la fasce d’azur, accompagnée de trois pigeons de même, membrés et becqués de gueules, deux en chef, un en point ». La famille de GOUZILLON serait un ramage de la famille du COLOMBIER, de PLOUGUERNEAU, dont le blason est « d’or à trois pigeons d’azur, becqués et membrés de gueules ». Elle pourrait également avoir un lien avec la famille de PENMARC’H : blason écartelé aux 1 et 4 : « de gueules à la tête de cheval d’argent » ; aux 2 et 3 : « d’or à la fasce d’azur, accompagné de six pigeons de même ».

Cadastre napoléonien

Le manoir de Guissény possède une chapelle Saint-Jean-du-Hellez et un moulin, dit moulin de Kergoniou. La chapelle est mentionnée dans des actes de 1788 et 1804 notamment ; elle n’a été démolie qu’au début du XXè siècle. Elle était citée dans les chapellenies de la paroisse de Guissény : « du Hellez, dit de Kergoniou, cinq messes par semaine, dans la chapelle Saint-Jean, près le Hellez (260 livres), présentateur le seigneur du Hellez ». Le 15 mars 1659, fondation de Yves GOUZILLON, sieur de KERGONIOU, en faveur du Rosaire ; il est fondé également une messe, le second dimanche du mois, sur l’autel de la Trinité lui appartenant et une messe, tous les jours, en la chapelle de Saint-Jean-du-Hellez. Le 26 janvier 1672, c’est une fondation faite par Messire Guillaume Gouzillon, de 150 livres de rente, pour fondation d’un service et messe à chant, memento et De Profondis qui seront chantés après la messe, proche le banc du dit seigneur de KERGONIOU, au chœur de l’église, du côté de l’Evangile, et à la charge que « pour la plus grande gloire de Dieu, le saint Sacrement sera exposé durant la dite messe et à la fin d’icelle qu’on chante les oraisons ordinaires et, passé la bénédiction qui sera donnée du saint Sacrement, l’on viendra chanter le dit memento comme dit est ». Le général de la paroisse devra désigner une personne pour assister au dit service et quêter pendant la messe ; la Confrérie du Saint Sacrement profitera de l’excédent de la rente. En 1719, une fondation de la Confrérie des Trépassés est effectuée par Guillemette de GOUZILLON, dame de KERGONIOU, qui donne à cet effet 1200 livres. Le 16 octobre 1719, une Bulle de Clément XI avait accordé les indulgences à la Confrérie des Trépassés.

Dans les actes de Guissény, on trouve les deux appellations pour les deux frères au XVIIe siècle : Guillaume GOUZILLON est sieur de KERGONIOU et Rolland GOUZILLON est sieur du HELLEZ. Après la mort de Rolland en 1688, Guillaume GOUZILLON récupère les deux titres.

A la fin du XVIIe siècle, Guillaume GOUZILLON est seigneur de KERGONIOU, du HELLEZ, de MOGUERRIEC et de KERLECH, capitaine garde côte de la paroisse : il meurt le 11 octobre 1715.

Les prééminences de l’église paroissiale décrites en 1721 à l’occasion des travaux montrent deux phases distinctes dans l’histoire du manoir et de la famille : . les prééminences de familles KERALDANET / GOUZILLON, seigneurs du HELLEZ, qui suggèrent que cette famille KERALDANET est une branche cadette de la famille de LANNILIS, seigneur de KERALDANET et du RASCOL (armes brisées d’un lambel à trois pendants). . les prééminences plus anciennes relevées sur les tombes de la famille propriétaire du HELLEZ qui porte pour armes un peigne avec un lambel, armes inconnues des armoriaux.

« Pour Messire Claude-Jean Touronce, Seigneur de Gorrequer et du Hellez, il est constaté que, dans un pilier, du côté de l’Evangile, sur un bénitier, est empreint un peigne avec son flambeau, anciennes armes du Hellez, qu’il possède cinq tombes en la chapelle de la Trinité ».

Entrée du domaine
Allée d’entrée

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Les familles seigneuriales

  • Famille de KERALDANET
BlasonKeraldanet

Jeanne de KERALDANET, dame du Hellez, fille de Jean de KERALDANET, seigneur de Keraldanet et du Rascol en Lannilis, et de Jeanne du FAOU, épouse le 18 juin 1531 Guillaume de GOUZILLON, seigneur de KERGONIOU (en Lesneven). Le manoir du Hellez passe dans la famille GOUZILLON et prend désormais plutôt le nom de manoir de Kergoniou.

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  • Famille de GOUZILLON
BlasonGouzillon

Guillaume II GOUZILLON, écuyer, seigneur de KERGONIOU (Kergourio ?) et KEROUAT, marié vers 1460 avec Marie LE GLAYDIC de KERAOUFAS. Yvon GOUZILLON, seigneur de KERGONIOU, marié avec Anne de PENFEUNTENIOU Guillaume III GOUZILLON, seigneur de KERGONIOU, marié le 18 juin 1531 avec Jeanne de KERALDANET, dame du Hellez. Guillaume IV GOUZILLON, seigneur de KERGONIOU, marié avec Louise de POULPRY. Trois enfants : Françoise, Yves et Guillemette.

Les enfants de Guillaume de Gouzillon et Louise de Poulpry :

. Yves épouse le 21 février 1591 Jeanne de KERGUZ

. leur fils Yves Gilles épouse le 26 novembre 1629 à Plougonven Marguerite Lagadec

. leur fils Guillaume, né vers 1630 et décédé le 9 octobre 1715 à Guissény, Ecuyer seigneur de Kergoniou, le Hellez, Moguériec et Kerlech, capitaine garde-côte de Guissény.

Écuyer Guillaume GOUSILLON seigneur de KERGOUNIOU possesseur du manoir du HELLEZ où il demeure à présent en la paroisse de Guisezny avec la mettayrie moulin et terres dépendantes pouvant valoir par communes années la somme de huit (cent) vingct écus soubz la charge de cent quatre sols et quatre deniers moy et d’un demy boesseau froment de cheffrante tenu du fieff de PENMARCH et le dit moulin sousz le fieff du com souz la charge de sept sols de cheffrante outre en distraction de la dite somme foncière il paye la somme de cent livres pour desservir la chappellenye en la chappelle du dit HELLEZ et la somme de trente six livres et douze services en l’église paroessialle du dit Guisezny. (réf : « Déclarations des terres nobles » Art. 34 J 120 du fonds « Le Guennec ».)

Déclaré âgé d’environ 90 ans à son décès en 1715, soit une naissance se situant vers 1625. Mais elle paraît plus vraisemblable en 1630 car il est dit fils aîné, or ses parents se sont mariés en octobre 1629.

. leur fils Rolland, seigneur du Hellez, né vers 1638, décédé le 22 mars 1688 à Guissény.

. leur fille Jeanne, demoiselle, née vers 1641 et décédée le 1er avril 1671,, à 30 ans

. leur fille Guillemette, Dame de Kergoniou, née vers 1642 et décédée le 23 avril 1723 à Guissény, à 81 ans.

Guillaume II GOUZILLON, écuyer, seigneur de KERGONIOU (Kergourio ?) et KEROUAT, marié vers 1460 avec Marie LE GLAYDIC de KERAOUFAS. Yvon GOUZILLON, seigneur de KERGONIOU, marié avec Anne de PENFEUNTENIOU Guillaume III GOUZILLON, seigneur de KERGONIOU, marié le 18 juin 1531 avec Jeanne de KERALDANET, dame du Hellez. Guillaume IV GOUZILLON, seigneur de KERGONIOU, marié avec Louise de POULPRY. Trois enfants : Françoise, Yves et Guillemette.

Les enfants de Guillaume de Gouzillon et Louise de Poulpry

. Yves épouse le 21 février 1591 Jeanne de KERGUZ . Marguerite, demoiselle de Kergoniou, fille de Guillaume et Louise du Poulpry, épouse en 1622 Jacques TOURONCE, sieur de Gorréquer. . leur fils Yves Gilles épouse le 26 novembre 1629 à Plougonven Marguerite Lagadec . leur fils Guillaume, né vers 1630 et décédé le 9 octobre 1715 à Guissény, Ecuyer seigneur de Kergoniou, le Hellez, Moguériec et Kerlech, capitaine garde-côte de Guissény.

« Écuyer Guillaume GOUSILLON seigneur de KERGOUNIOU possesseur du manoir du HELLEZ où il demeure à présent en la paroisse de Guisezny avec la mettayrie moulin et terres dépendantes pouvant valoir par communes années la somme de huit (cent) vingct écus soubz la charge de cent quatre sols et quatre deniers moy et d’un demy boesseau froment de cheffrante tenu du fieff de PENMARCH et le dit moulin sousz le fieff du com souz la charge de sept sols de cheffrante outre en distraction de la dite somme foncière il paye la somme de cent livres pour desservir la chappellenye en la chappelle du dit HELLEZ et la somme de trente six livres et douze services en l’église paroessialle du dit Guisezny » (réf : « Déclarations des terres nobles » Art. 34 J 120 du fonds « Le Guennec ».)

Déclaré âgé d’environ 90 ans à son décès en 1715, soit une naissance se situant vers 1625. Mais elle paraît plus vraisemblable en 1630 car il est dit fils aîné, or ses parents se sont mariés en octobre 1629.

. leur fils Rolland, seigneur du Hellez, né vers 1638, décédé le 22 mars 1688 à Guissény. . leur fille Jeanne, demoiselle, née vers 1641 et décédée le 1er avril 1671,, à 30 ans . leur fille Guillemette, Dame de Kergoniou, née vers 1642 et décédée le 23 avril 1723 à Guissény, à 81 ans

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  • La famille de TOURONCE
BlasonTouronce

. Marguerite, demoiselle de Kergoniou, fille de Guillaume et Louise du Poulpry, épouse en 1622 Jacques TOURONCE, sieur de Gorréquer.

. Leur fils Jacques II TOURONCE est marié avec Marie MICHEL

. Leur fils François Ollivier TOURONCE, né le 17 mai 1655 à Lannilis et décédé le 13 février 1699 à Gorrréquer en Lannilis, est marié avec Marie Claude de KEROUANTENAN, née vers 1660 et décédée le 26 juin 1717 à Lannilis).

. Leur fils Claude Jean de TOURONCE, né le 26 novembre 1689 à Lannilis et décédé le 12 avril 1724 à Lannilis, s’est marié le 5 novembre 1716 avec Suzanne Louise LE BORGNE de KERUSORET, fille de Alain Louis LE BORGNE de KERUSORET et Marie Anne de KEROUANTENAN.

. Leur fille Marie Anne Olive de TOURONCE, née le 2 janvier 1718 à Plouvorn et décédée le 11 décembre 1782 au château de Gorrequer à Lannilis, s’est mariée le 21 novembre 1741 à Lesneven avec Joseph François de CALLOET de LANIDY, né le 3 janvier 1709 à Botsorhel et décédé le 3 juin 1783, comte, sieur de Lanidy.

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  • Famille de CALLOET de LANIDY
BlasonCalloet

. Etienne René Calloët de LANIDY, né le 11 mai 1748 à Plouigneau et décédé le 28 mars 1805 à Plouigneau, capitaine des chevaux légers du roi, marié le 11 mai 1773 à Tréveneuc avec Marie Louise Chrestien de Tréveneuc, comtesse de Lanidy, née le 1er novembre 1749 à Cléguérec (ou 30 juillet 1755 à Bringolo) et décédée après le 2 octobre 1825.

4 enfants :

. Anonyme de CALLOET, née le 17 novembre 1776 à Plouigneau

. Anonyme de CALLOET, née le 08 janvier 1779 au château de Lanidy, en Plouigneau

. Apoline Renée Hyacinthe CALLOET de LANIDY, née le 9 février 1783 à Plouigneau

. Zoé Renée CALLOET de LANIDY, née le 13 mars 1784 à Morlaix, Saint-Melaine et décédée le 26 octobre 1810 à Morlaix, mariée le 26 novembre 1804 à Plouigneau avec Jean Anne Casimir Audren de Kerdrel, comte de Kerdrel, né le 31 mai 1781 à Lesneven et décédé le 1er octobre 1813 à Tours.

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Famille de AUDREN de KERDREL

BlasonAudren

. Casimir Audren de Kerdrel (1807-1861), marié avec Sidonie Le Borgne de Keruzoret :

dont Amaury Audren de Kerdrel (1836-1921) et Clémentine Audren de Kerdrel (1840-1895)

. Paul Marie Eugène Audren de Kerdrel né le 15 novembre 1809 à Morlaix et décédé le 31 janvier 1889 à Saint-Gravé, député du Morbihan, marié le 30 juin 1835 à Plestin-les-Grèves avec Pauline de La Bouëxière de Lennuic, né le 31 juillet 1813 et décédée le 19 mai 1872 à Saint-Gravé :

dont Roger Audren de Kerdrel (1841) et Clotilde Audren de Kerdrel (1843-1912).

En 1842, le manoir de Kergoniou appartient à AUDREN de KERDREL.

Les familles nobles

La famille de KERIBER

Les premiers seigneurs de KERIBER

Le manoir de KERIBER est une baronnie comme le manoir de PENMARC’H, dans la trève de Saint-Frégant, les deux familles se disputant la première place dans la paroisse de GUISSENY.

L’héritage principal de Kériber est décrit dans l’aveu de 1520 : « Savoir est, en la paroisse de Ploesezny, le manoir de Keriber o ses jardrins, vergiers, ,porte, boyas, guareine, columbier, issues, franchises et largisses, ainsi qu’il est cerné de murs, mazières et fosses, situé entre les chemyns qui viennent de Guicsezny à Lesneven d’un côté, et ung aultre chemyn qui conduict du villaige de Kerderch audict lieu de Lesneven d’aultre. Item le moulin dudict manoir de Keriber o ses burons, estang, bie, reffoul, issues, franchises et largisses, avecques le fenyer dudict manoir estant au dessoubz dudict manoir, moulin comme sont situez entre le chemin estant entre les clostures dudict manoir et ledit fenyer d’une part, et terres des appartenances du manoir du Rest, d’aultre ».

ruines du manoir

Il faut y rajouter le manoir de Keriaquell, également propriété du seigneur de KERIBER ainsi que des terres dans la trève de Saint-Frégant.

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  • Salomon de KERIBER est marié à Amice KERAUDI. Il est présent à la Montre de Lesneven le 1er janvier 1378. Il meurt en octobre 1400 et elle en janvier 1416. Ils ont un fils aîné Olivier. (souces : les comptes des receveurs de Lesneven Guillaume Marheuc et Maurice Kermaleuc).
  • Olivier de KERIBER, fils aîné et héritier principal (comptes du receveur de Lesneven de 1403-1404), « fait hommage au duc ». Il est marié à Amice de KEROULAS (fille d’Hervé de Keroulas et Catherine de Kergadiou, mariés le 19 avril 1393). Olivier est décédé avant 1422 et Amice après 1422. Ils ont un fils aîné Salomon.
  • Salomon de KERIBER marié à Jehanne de KERLECH. A la Réformation de 1427-1429, Salomon KERIBER possède le manoir de Keriber, mais aussi un « hostel » au village de Kervenaouen et un autre à Keryaquell. A la Montre de 1443, un « Salaun de KERIBERT » est dit « sieur dudit lieu » et « sieur de KERVENOUAN », paroisse de Guissény. Il est en procès avec Jan de Keroulas, frère de sa mère (8 may 1458 et 8 juillet 1460) : « 2 exploicts judiciels, au pied l’un de l’autre, entre Sallomon de Keriber, fils d’Olivier de Keriber et Amice de Keroulas, et ledict Jean de Keroulas, frère aisné de ladicte Amice de Keroulas et hérittier principal et noble de Hervé de Keroullas, pour l’exécution du mariage promis à la dicte Amice ». En 1488, c’est Jeanne de KERLECH qui présente un aveu pour le manoir en tant que veuve de Salomon KERIBER.

Avec le remariage de Jeanne de KERLECH, les biens de KERIBER passent dans la famille RANNOU de Ploudalmézeau.

façade du manoir

La famille de KERVEN de KERSULEC

La famille de KERVEN de KERSULEC

Blason de Kerven
  • Les origines de la maison de KERVEN.

La maison de KERVEN (ou de Querguen à l’origine) a pour origine Ecuyer Guillaume de KERVEN, seigneur dudit lieu et de Kersulec, sorti cadet de la maison des seigneurs de VILLEBLANCHE, seigneurs de BROONS, et époux de Marie de CORNOUAILLES. Elle a pour berceau les terres de KERVEN et de KEREZREC dans la paroisse de PLOUDANIEL, évêché dé Léon, et de KERSULEC, dans la paroisse de GUISSENY. Elle a figuré aux Montres et Réformations de 1426 à 1534 dans ces deux paroisses. A la Réformation de 1668, elle fut reconnue noble d’ancienne extraction chevaleresque avec neuf générations.

La famille se partage en deux branches principales dès l’origine avec les enfants de Guillaume :

. Allain de KERVEN épouse Constance de TREFILY : ils sont qualifiés de sieur et dame de KERVEN en 1407. Leur fille Péronnelle épouse Yvon du POULPRY en 1425 de Ploudaniel. Le 29 mars 1405, Alain de KERVEN « partage à viage Prégent de Kerven, son frère juveigneur, et lui donne pour sa part la terre de Kerezrec, dont il reçoit de lui l’hommage de bouche et de main, selon la Coutume des nobles de Bretagne ».

. Hervé de KERVEN, frère cadet, est l’auteur de la branche de KERVEN de KERSULEC, en GUISSENY.

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  • La branche de Guissény.

Ils sont seigneurs de KERVEN de KERSULEC, de KERVELLERE, de KERESPERN, de TREROHAN en Guissény et de LESTOURDUFF en Plouider.

Manoir de Kersulec

* Messire Hervé de KERVEN de KERSULEC.

* Ecuyer Jehan de KERVEN, seigneur de KERSULEC, marié à Catherine HENRY. Il est procureur général de Basse-Bretagne à LESNEVEN en 1439 et l’un des « arbitres chargés le 2 mars 1438 du prisage des terres, seigneuries et appartenances données par le Duc de Bretagne à Pierre, son puiné ». Il est présent à la Réformation de la noblesse de 1417-1429 et représenté par son fils Guillaume lors de la Montre de 1491, tenues à Lesneven. Il apparaît notamment comme propriétaire de KERGUELLERE, « un hostel qui n’est manoir ne applacement de manoir » et de la maison noble de TERROHANT.

Maison manale de Terrohant

* Ecuyer Guillaume de KERVEN marié en 1482 à Aliette de THOUMELIN (ou TROMELIN). Il est présent à la Montre de 1503.

* Ecuyer Goulven de KERVEN marié à Anne de MONTFORT. En 1536, il est signalé comme propriétaire du manoir de KERSULOC et de la maison noble de TERROCHAN, tandis que le manoir de LA VIGNE appartient alors à Salomon du QUINQUIS (présent à la montre de Lesneven en 1481). Le manoir de Lestourdu (ou Lestourduff) en Plouider, qui appartenait à la famille MONTFORT, passe dans la maison de KERVEN à la suite de ce mariage.

manoir de Lestourdu en Plouider

* Ecuyer Charles de KERVEN, sieur de KERSULEC, marié en 1546 à Louise de KERGUS, dame de TROFFAGAN.

* Ecuyer Guillaume de KERVEN marié à Béatrice de KERGRIST.

* Ecuyer Charles de KERVEN, seigneur de KERSULEC, marié à Gabrielle du PLESSIS-QUENQUIS. En 1636, il était Capitaine de la paroisse de Guissény et de sa trève Saint-Frégant. Ce mariage fait entrer le manoir de LA VIGNE dans la famille de KERVEN. Procès verbal de la carence des réparations dans l’église Notre-Dame de Lesneven en décembre 1635 : Demoiselle de Quinquis, curatrice de Charles de Kerven, sieur de Kersullec.

Porte du manoir de La Vigne

* Ecuyer Gabriel de KERVEN, sieur de KERSULEC, né le 25 décembre 1617 au manoir de Kersulec, est marié

1°) à Louise ARREL (née vers 1622 et décédée avant 1677), en 1637 à Ploumiliau (contrat de mariage du 28 juillet 1637), fille de Pierre ARREL et Renée de COETANSCOURS ;

2°) à Louyse de CARNE, décédée le 12 juin 1710 à l’âge de 96 ans dans son manoir de Lestourdu à Plouider. Son nom apparaît dans les registres comme marraine à Guissény dès la date la plus ancienne des baptêmes en 1657. Gabriel eut 7 enfants de ses deux mariages : François (1642), Vincent (1645), Louyse Corentine (1647), Gabrielle, Xainte Sébastienne, Simon, Philibert.

* Ecuyer François de KERVEN, de KERSULEC, fils de Gabriel et de Louise Arrel, (baptisé le 24 octobre 1642), est marié :

1)° à Renée de PENANCOET, fille de Jean de PENANCOET et de Françoise de KERASQUER, dame de QUILLIMADEC (née vers 1648 et décédée le 10 août 1688 à l’âge de 40 ans). En 1680, le manoir de Kersullec est présenté ainsi : « … sa chapelle batye de pierre de taille a l’entrée de la rabine proche de la grande porte de la dicte pré.. court, coulombier a présent ruiné sittué au milieu du grand clos qui sera cy appres déclaré …. ». En 1683, « le manoir noble de Quersulec ainsi que le manoir noble de Quervilléré appartiennent à Messire François de Querven, sieur de Quersullec ». Ils eurent 9 enfants : Julienne Françoise (1669), Françoise Renée (1670-1694), Marie (1672), Alain Guillaume (1674), Jeanne Gilette Guillamette (1675), François René (1676), Renée (1678), Pierre (1681) et Yves Louis (1683)

2°) à Marguerite GOURIO, de Guipavas, fille de Guillaume de GOURIO du REFUGE et de Marguerite de KERCONDUFF, le 30 octobre 1691 (dispense de consanguinité au tiers). En 1694, lors de l’émancipation de Monsieur de Quillimadec, Jean Jacques de PENANCOET, intervient « Messire François cheff de nom et d’armes de Kerven, seigneur de Kersullec et autres lieux, demeurant en son manoir de La Vigne, paroisse de Guissény, parent au paternel  ».

Une autre référence : « Louis par la grace de Dieu roy de France et de Navarre au premier nostre huissier ou sergent sur ce requis salut de la part de nostre amé François de Querven sieur de Quersullec, nous a esté exposé que dame Louyse Arrel sa mère estant decedez sans avoir eu partage des successions de deffunct nostre amé Pierre Arrel et dame Renée de Couetanscours sieur et dame de Quermechou ses père et mère ; nostre amé Gabriel de Querven père de l’exposant son garde naturel en fist demande en la juridiction de Lannion a nostre amé Sébastien Le Bigot et dame Marie Arrel sieur et dame de Kerjegu… Et de plus les successions de dame Marie de Queret mère de ladite de Couetanscours et dame Marie Arrel dame de Lesmabon soeure aisnée du sieur de Quermechou estant depuis escheu à l’exposant comme héritier pur et simple de sa mère… Le vingtiesme du mois d’octobre mil six cents septante et sept après midy ». [AD22 – 2E314]

* Vincent de KERVEN, seigneur de KERESPERN, frère cadet de François, né en 1645 et décédé le 10 mai 1698 à Trérohan, marié le 30 octobre 1684 à Guissény à Françoise de KERMELLEC. Ils eurent trois enfants : Guillaume Gabriel (1685, mort à 3 mois), François Joseph (1686, mort à 1 an) et Bernard Gabriel Corentin (1692).

Manoir de Kerespern

* Bernard Gabriel de KERVEN, né le 16 septembre 1692 à Guissény, est marié le 16 février 1722 à Marie Françoise STEPHAN de Plouguerneau où s’installe la famille. Ils ont neuf enfants : François Marie (1723), Charles René (1725), Toussaint Marie (1726), Pierre François (1728), Louise Marie (1730), Louis Anne (1731), Marie Françoise Claudine (1732), Catherine Françoise Anne (1734), Bernard Toussaint (1736).

* Toussaint Marie de KERVEN, seigneur de Kersulec, lieutenant de vaisseau du Roi, Chevalier de Saint-Louis, né le 8 mars 1726 au bourg de Plouguerneau, marié le 11 février 1754 à Kernilis à Marie Anne Bonaventure LE PAPE du LESCOAT, de Lanarvily (fille de Vincent Michel, écuyer, sieur de Lescoat, et de Mare Anne Touronce de Gorrequer). Ils ont huit enfants : Vincent Marie (1754), François (1755), Charles Louis Marie (1757), Goulven Louis Marie (1758), Pierre Jean Marie (1761), Marie Françoise Olive (1762), Casimir Bernard Marie (1764) et Anne Louise Marie (1766).

La famille s’est éteinte en la personne de deux filles du couple : Marie Françoise de KERVEN de KERSULEC (1762-1810), mariée en 1788 à Guillaume Paul Fidèle de FOUCHER de CARHEIL, écuyer (1761-1837) et Anne Louise Marie de KERVEN de KERSULEC (1766-après 1818) mariée en 1790 à messire Louis Marie de GOUYON de COYPEL (1765-1819), officier de marine, ainsi que de leur nièce Julie de KERVEN, fille de Charles Louis de KERVEN et d’Anne Marie LE GRIS du CLOS, mariée le 25 octobre 1805 à Olivier de QUELEN.

Porte d’entrée du domaine de La Vigne

La famille de SANSAY de Keriber

La famille de Sansay (ou Sanzay), barons de Keriber

BlasonSanzay
  • René de SANZAY épouse, avant 1607, Renée RANNOU : ils sont Baron et Dame de KERIBER. Son père René est chambellan d’Henri II et gouverneur de Nantes. Son oncle Anne de Sansay, comte de la Magnanne, chevalier de l’ordre, célèbre capitaine ligueur, épousa en 1588 Marie de Tromelin, dame de Bourouguel, veuve du Baron de PENMARCH, en Saint-Frégant. Ils ont notamment un fils René de Sanzay, né le 11 mai 1607 à Ploudalmézeau, « fils aîné de haut et puissant seigneur René de Sansay, baron de Thais, et de haute et puissante dame Renée Rannou ».
  • René de SANZAY, Baron de KERIBER,(né en 1607 et mort vers 1666-1670) épouse, en mars 1652, Jeanne LE HENO (née en 1620 et décédée en 1710). Ils ont 7 enfants. La mère et une des filles apparaissent dans les registres de GUISSENY, la famille devait résider parfois au manoir de KERIBER : Anne de SANSAY, dame de KERIBER, est marraine à GUISSENY le 31 mai 1680 et Janne LE HENNO, « baronne, douairière de KERYBER », est marraine en 1692 et 1695. Devenue veuve, Jeanne LE HENO obtient pour ses fils un arrêt de maintenue de noblesse le 24 octobre 1670.
Jeanne Le Heno
  • Samuel de SANZAY (1660-1710) épouse Madeleine DENIS (1675-1743), le 3 septembre 1689. Sa femme est l’héritière de la seigneurie du BOIS à Gouesnou. Ils ont 14 enfants, dont René Jean de SANZAY.
  • René Jean de SANZAY, sieur de KERIBER, né en 1693, qui apparaît dans le registre des baptêmes de Guissény comme parrain en 1724 d’une fille du seigneur HENRY de KERGOFF. Il est surtout connu pour les nombreux méfaits qu’il a commis dans la région avec son frère aîné Augustin, ce qui leur valut d’être traduits en justice devant le siège royal de Brest et condamnés à une forte amende en avril 1726.
  • La lignée des de SANZAY s’éteint avec deux sœurs célibataires, Catherine Marthe de SANZAY, née en 1702, et Gillette Anne de SANZAY, née en 1704. Elles se retirent dans leur hôtel particulier à LESNEVEN et vendent le manoir du BOIS à Gouesnou le 6 septembre 1768. Elles restent, semble-t-il, attachées au domaine de KERIBER à GUISSENY car si elles meurent à Lesneven en 1770, elles sont enterrées à Guissény : Catherine Marthe, le 1er mars 1770 et Gillette Anne, Baronne de KERYBER, le 19 mars 1770.
Décès de Catherine deSanzay
Décès de Catherine deSanzay

La famille RANNOU de Pratmeur et de Keriber

La famille RANNOU, seigneurs de PRATMEUR en Ploudalmézeau et de KERIBER en Guissény

BlasonRannou
  • Jehanne de KERLECH, veuve de Salomon de KERIBER, se remarie avec Olivier RANNOU, sieur de PRATMEUR, paroisse de Ploudalmézeau. Celui-ci descend de Guimarc’h RANNOU présent à la Réformation de 1426 et de son fils Olivier RANNOU, présent à la Réformation de 1448, qui rend aveu au Duc François II en 1476 pour la terre de PRATMEUR.
  • Olivier RANNOU, époux en secondes noces de Jehanne de KERLECH, fait rentrer le domaine de KERIBER dans sa famille dont les membres deviennent seigneurs de PRATMEUR, en Ploudalmézeau, et de KERIBER, en Guissény. Il est procureur fiscal de la juridiction du CHASTEL à partir de 1486 et probablement jusqu’à sa mort vers 1505. Il avait déjà, avant son mariage avec Jehanne de Kerlech, un fils aîné nommé également Olivier Rannou.
  • Olivier RANNOU, seigneur de PRATMEUR, marié vers 1490 à Azelice de KERGUIZIAU,. Il rend aveu au Duc pour le manoir de PRATMEUR et à la Montre de Lesneven de 1481, il est qualifié d’ « archer en brigandine à 2 chevaulx » et à celle de 1503 il est présenté avec « deux hommes en abillement et un paige ». Il est notaire et greffier en 1514, puis avocat en 1515 à la Cour de Saint-Renan. Ils utilisaient le manoir de KERIBER comme résidence puisqu’ils ont une fille Azelice RANNOU qui est née à Guissény (« de la maison de Keriber ») et épouse Jehan du MESGOUEZ (fils de Hervé et Catherine de Touronce). Ils ont aussi un fils aîné Bernard qui assure la succession.
  • Bernard RANNOU, seigneur du PRATMEUR et de KERIBER, comparaît à la Montre du ban et de l’arrière-ban de 1534 où il reçoit l’injonction de « faire lance ». Il rend des aveux en 1518 et 1520 pour le domaine de KERIBER. Il épouse vers 1515 Madeleine de KERLECH, dame de KERBARSTARD, fille de Henri et de Catherine de Penhoadic, seigneur et dame du CHATEL de KERLECH. Ils ont un fils aîné Tanguy.
  • Tanguy RANNOU rend hommage au roi pour sa terre du PRATMEUR en 1540 et 1541 et un aveu pour la terre de KERIBER en 1540. Il épouse Françoise BARBIER de la maison de KERJEAN, en Saint-Vougay, veuve de Guillaume de KERLECH, seigneur de TROUZILIT. Tanguy a notamment deux enfants, Françoise (épouse de Jacques du Chastel, puis de Prigent de Kerlech) et Guillaume.
  • Guillaume RANNOU, chevalier, épouse, vers 1580, Marguerite de KERALDANET : il est Baron de KERIBER, Vicomte de PRATMEUR, Sieur du Beaudiez (Plourin). Le 7 avril 1608, des « lettres de Chevalier de l’Ordre du Roy et de Gentilhomme de sa Chambre sont concédées par HENRI IV, roi de France, à Messire Guillaume RANNOU, sieur baron de KERYBER ». Le couple a une fille Renée RANNOU, puis trois autres filles Anne RANNOU (dame de KERYBER), Jeanne Gabrielle (épouse, le 5 avril 1640, de noble homme Tanguy de Kersauson, sieur et dame de Penandreff) et Louise (épouse de noble homme François de Kergadiou, sieur et dame de Tremabihan).
  • C’est leur fille aînée Renée RANNOU qui, par son mariage avec René de SANSAY, fait passer la propriété des RANNOU dans la famille de SANSAY., dont le manoir et la baronnie de Keriber en Guissény.

Les derniers nobles de KERIBER

Les derniers propriétaires nobles du manoir de KERIBER

Fenêtre à meneaux
  • BARIL de MONVAL : Au XVIIIe siècle, les documents de baux de fermage attribuent la propriété du manoir à une certain Joseph Marie Bernard BARIL, sieur de MONVAL. En 1711, on trouve la trace d’un mariage à Guissény concernant cette famille :

. le 8 juin 1711, à Guissény, Nicolas BARIL, de Saint-Thomas à Landerneau, sieur de MONVAL, advocat au Parlement, fils de Philippe BARIL et Anne GOUCHER, épouse Gabrielle HENRY, dame de Basse-Ville, fille de Jean HENRY et Jeanne GUILLOU, sieur et dame de KERGOFF.

Un J.B. BARIL-MONVAL, notaire et procureur à Landerneau, s’est marié avec Marie-Louise Féburier (née en 1722), fille de Laurans Féburier, sieur de Lassagne, orfèvre (1681-1750) et de Françoise Nicole Denys (née en 1701).

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Au XIXe siècle, les baux signalent d’autres propriétaires :

  • Madame de KERVEL : En 1816, « Monsieur François Marie Borgnes Desbordes, propriétaire demeurant à sa terre du Fransic, commune de Carantec, tuteur des enfants mineurs de feux Monsieur Jean Baptiste Simon et Madame Reine de KERVEL, et faisant pour les majeurs… ».
  • Baron GUSMAN KINDELAN : En 1833, Monsieur le Baron Joseph Marie du Transit Antoine François d’Assise Laurent Raymond Xavier Vincent Féré Dominique du GUSMAN KINDELAN, rentier, domicilié à Brest, est cité comme propriétaire du manoir.
  • Comte de TREGAIN : En 1892, la propriétaire est Madame Emilie Elisabeth BARDIN (ou BAUDIN), comtesse de TREGAIN, épouse divorcée de Monsieur Emile Joseph Jean Marie de MESLOU (ou MESLAN), comte de TREGAIN. « Le trente juin mil huit cent quatorze devant nous adjoint et officier public a comparu Messire Jean Bertrand de Meslou de Trégain, Chevalier comte de Trégain, agé de trente un an, demeurant rue St Georges, lequel nous a présenté un enfant de sexe masculin né avant hier soir neuf heures de lui déclarant et de Dame Virginie Cécile Vauquelin de la Rivière, son épouse, auquel il a donné le prénom de Emile Joseph Jean Marie, en présence de Messires Charles Vauquelin de la Rivière majeur, demeurant rue aux …… et de François Jehannot de Penquer majeur, demeurant rue de la Mayenne, qui ont signé avec le père et nous ».

Elle demeure au n° 2 de la rue du Château à Brest (auparavant elle résidait à Paris, 20 rue de Calais). Elle s’était remariée au sieur Charles Théodore MAREUX, résidant alors à Kerallas en Guipavas, puis était devenue veuve.

Elle a des propriétés pour une superficie supérieure à 202 hectares, à Saint-Pierre-Quilbignon, à Gouesnou, à Kernouès, au Folgoët et à Guissény. A Guissény, elle possède la ferme de Pen-ar-Valy (17ha), la ferme de Keriber (10,5 ha) et une autre ferme de Keriber (10,4 ha). François PREMEL-CABIC, cultivateur, époux de Anne-Marie CABON, demeurant au bourg de Kerlouan, était tiers-détenteur de la ferme de Kériber consistant « en maison manale, cour, autres édifices, terres labourables, le tout figurant au plan cadastral de la commune de Guissény pour une contenance de dix hectares quarante sept ares trente sept centiares ».

Ruines du manoir aujourd’hui