Les stèles de l’Age du Fer (fin de la Préhistoire)

Le nom de ces pierres dressées se rapporte à l’époque de leur érection. Elles sont caractéristiques du second Age de Fer, de 400 à 50 av.J.C. Elles se rencontrent essentiellement dans la péninsule armoricaine à l’ouest d’une ligne joignant Saint-Brieuc à Redon, avec une concentration extraordinaire de ces monuments dans les cantons de Saint-Renan et de Ploudalmézeau. Ainsi, on parle quelquefois de « Stèles armoricaines de l’Age du Fer ».

A cette époque, la Bretagne historique était peuplée par cinq tribus gauloises : les Osismes (capitale : Vorgium / Carhaix), les Vénètes (Darioritum / Vannes), les Coriosolites (Fanum-Martis / Corseul), les Riedones (Condate / Rennes) et les Namnètes (Condevicnum / Nantes), d’où le nom de stèles gauloises donné aussi à ces pierres.

Dans ces tribus, la société était hiérarchisée en trois classes solidement liées : la noblesse (guerriers, prêtres, bardes, artisans spécialisés - notamment forgerons et charpentiers -, juristes et médecins), les hommes libres (artisans communs et paysans) et les non-libres (esclaves, populations soumises). La majorité de la population vivait dans un habitat très dispersé, installé de préférence au sommet ou sur le bord des collines ou plateaux.

L’économie de production reposait essentiellement sur l’agriculture : culture du blé, de l’orge, de l’avoine et du lin, élevage des oies et des porcins. Cette époque voit aussi la production de sel marin (comme sur le site du Curnic à Guissény) pour la conservation de la viande.

On distingue les stèles basses, essentiellement hémisphériques et ovoïdes, et les stèles hautes, tronconiques, quadrangulaires, octogonales… Les stèles hémisphériques et les stèles hautes possèdent, en général, une partie supérieure taillée, partie visible et une partie inférieure brute de taille : l’embase, le plus souvent enfouie.

L’interprétation de ces monuments n’est pas facilitée par la diversité de leurs formes et celle des lieux où on les trouve, d’autant plus que la plupart ont subi des déplacements. Elles ont pu être déplacées, débitées pour des constructions, des supports de croix ou de barrières, détruites ou enfouies parce qu’elles rappelaient pour le clergé une forme de paganisme. Leur signification fondamentale ne peut se déduire que de l’étude des stèles trouvées « en place », c’est-à-dire dans leur environnement d’origine.

Toutes les informations fournies par les découvertes anciennes et récentes montrent que les stèles trouvées en place sont étroitement liées à des sépultures à incinération des VIè et Vè siècles av.J.C. Une stèle peut être directement liée à une seule sépulture mais peut aussi marquer une nécropole.

A côté de cette fonction funéraire clairement démontrée, les stèles ont pu avoir un rôle commémoratif ou encore de représentation de divinités comme peuvent le faire penser les associations stèle-fontaine.

Trois stèles hautes sont actuellement visibles à Guissény, replacées ou dégagées à l’initiative de Spered Bro Gwiseni :

  • la stèle de Lavengat
  • la stèle de Ranhir
  • la stèle de Saint-Gildas